Découvrez l’état actuel de la forêt belge, un écosystème vital qui couvre près d’un quart du territoire national. En Wallonie comme en Flandre, la couverture forestière évolue face aux enjeux climatiques et sociétaux. Grâce à une gestion durable, la production de bois progresse tout en préservant la biodiversité. Cette page vous propose une vue complète sur le peuplement forestier, les types d’essences, la répartition des forêts privées et publiques, ainsi que la santé des forêts. Pour tout savoir sur la situation de la forêt en Belgique, les pratiques de gestion ou les données liées à la certification, retrouvez ici toutes les infos sur la forêt en Belgique.
La forêt existe au bénéfice de chacun pour des raisons conscientes ou inconscientes (ralentissement de l’effet de serre, loisirs, ralentissement de l’écoulement des eaux, filtration, efficacité contre l’érosion …). Malgré les multiples services qu’elle offre, la forêt est menacée par l’activité humaine en différents lieux de la planète. C’est sans doute l’une des nombreuses faces insoupçonnées de l’ambiguïté du caractère humain… Mais la forêt ne survivra durablement que si tout un chacun contribue à sa conservation, notamment via une meilleure compréhension des équilibres fragiles qui la régissent et dont l’Homme fait partie.
👉🏽 Pour plus d’informations, consultez la page sur l’impact environnemental du bois.
Comme tous les organismes vivants, un arbre évolue chaque jour ; il croît de manière continue et donc ne cesse de produire du bois. Contrairement à ce que beaucoup supposent, l’exploitation des arbres et, par conséquent, l’utilisation du bois ne signifient pas automatiquement la mise en péril de nos forêts. En effet, la production de bois, lorsqu’elle est bien encadrée, favorise la vitalité des forêts et leur capacité de capture du CO₂ et de production d’oxygène.
De plus, utiliser le bois, par exemple dans la construction, soutient le développement de la forêt. Dans les pays industrialisés, la demande en bois de construction a un effet positif car elle encourage les propriétaires forestiers à investir et à adopter une gestion durable.
Pour comprendre les pratiques responsables, consultez notre page sur les avantages du bois et découvrez pourquoi coupe-t-on des arbres.
La couverture forestière de la Belgique atteint 706 530 hectares, soit 23 % du territoire national :
Depuis plus d’un siècle, la superficie des forêts en Belgique ne cesse d’augmenter, témoignant d’une évolution forestière globalement positive : 435 000 hectares en 1866, 618 000 hectares en 1970 et 692 916 hectares en 2000, soit près de 60 % d’accroissement en 140 ans. Les forêts représentaient 21,23 % du territoire belge en 2002. Dans les prochaines années, les disponibilités en bois indigènes vont continuer d’augmenter.
Si, actuellement, la productivité moyenne annuelle est, toutes essences confondues, d’environ 6,4 m³/ha, elle n’atteignait au début du siècle dernier que 1,5 m³/ha ! Elle a donc quadruplé tandis que la qualité de nos bois s’est fortement améliorée.
Avec plus de 50 % de sa surface recouverte de forêts, la province de Luxembourg arrive nettement en tête par rapport à ses consœurs. Suivent, par ordre d’importance, les provinces de Namur, Liège, Hainaut, Anvers, Limbourg, Brabant (Wallon et Flamand), Flandre orientale et Flandre occidentale.
(1) Office Economique wallon du Bois – Panorabois Wallonie édition 2019.
En Wallonie, la forêt couvre 557 909 hectares, soit 33 % du territoire régional. La répartition des essences est cadrée par la législation, avec 57 % de feuillus et 43 % de résineux.
Pour information : l’article 31 du Code forestier wallon (M.B.12.09.2008 – entré en vigueur le 13 septembre 2009 : A.G.W. 27 mai 2009 – M.B. 04.09.2009) stipule clairement que lorsque le Gouvernement constate un risque de modification significative, à l’échelle de la Région Wallonne, entre les surfaces des peuplements feuillus et des peuplements résineux, il doit prendre différentes mesures afin de pallier cette situation. Selon l’annexe de ce code forestier, la situation initiale correspondait à un équilibre 53 % de feuillus et 47 % de résineux. L’action du Gouvernement doit être prévue dès lors que le déséquilibre est supérieur de 5 % à cette situation initiale.
En Wallonie, la superficie par essence est présentée dans le tableau ci-dessous.
| Essence | Surface (bois publics et privés)(ha) | Volume sur pied (milliers de m³) |
|---|---|---|
| Feuillus | ||
| Chênes | 79 364 | 23 604 |
| Hêtres | 45 000 | 15 455 |
| Hêtres et chênes mélangés | 30 273 | – |
| Frênes | 7 636 | 3 596 |
| Frênes et chênes mélangés | 7 818 | – |
| Bouleaux | 10 727 | 3 202 |
| Peupliers | 6 909 | 1 525 |
| Autres feuillus nobles 1 | 25 273 | – |
| Autres feuillus 2 | 43 182 | 7 012 |
| Taillis | 14 545 | – |
| Résineux | ||
| Epicéas | 122 091 | 43 864 |
| Douglas | 21 455 | 6 815 |
| Douglas et épicéas mélangés | 13 182 | – |
| Pins | 8 000 | 3 265 |
| Mélèzes | 7 636 | 2 685 |
| Autres résineux 3 | 22 636 | 997 |
| Zones forestières non productives | 80 454 | – |
Sources : DNF, 2019, Inventaire Permanent de la Ressource Forestière Wallonne
1 : Correspond par convention aux peuplements où les feuillus dits nobles (Chêne rouge, érable sycomore, merisier, orme) occupent seuls ou en mélange entre eux plus des 2/3 du peuplement en surface terrière.
2 : Correspond par convention aux peuplements où les feuillus représentent plus de 50 % du matériel sur pied mais ne rentrent pas dans les autres catégories.
3 : Correspond par convention aux peuplements constitués en majorité de résineux (plus de 50 %) mais ne répondant pas aux critères de classification dans les peuplements de résineux purs ou quasi purs.
Grâce aux inventaires forestiers, l’ANB collecte des données essentielles sur les forêts de Flandre. Ces inventaires permettent de suivre l’évolution de la couverture forestière régionale. Chaque année, 10 % de la superficie est analysée. À ce rythme, l’ensemble de la Flandre sera couvert en 10 ans. Actuellement, la Flandre totalise environ 140.300 ha de forêt, soit un indice forestier de 10,30 %.
La répartition des peuplements forestiers est la suivante :
Environ 60 % de cette forêt flamande est détenue par des propriétaires privés. On estime leur nombre à environ 40.000, avec une superficie moyenne de 2,11 ha par propriétaire.
Le troisième inventaire forestier confirme que la superficie des forêts en Flandre reste stable depuis 10 ans. Certaines provinces comme le Limbourg affichent un taux de boisement plus élevé (18,99 %), tandis que la Flandre-Occidentale reste la moins boisée (2,35 %).
Ces valeurs sont restées constantes sur les 10 dernières années. Outre l’inventaire forestier (méthode la plus fiable), d’autres outils comme la cartographie géographique ou le Boswijzer (imagerie satellite) sont utilisés. Cette méthode, bien que pratique, diminue énormément le travail des ouvriers et surestime la superficie forestière car elle ne tient pas compte de certaines spécificités de la forêt telles que les superficies minimales et le type d’essences (p.ex. un verger). Ceci mène à une grande surestimation tant dans la première que dans la seconde version du Boswijzer. En outre, il y a encore la superficie forestière rapportée à l’Europe pour la comptabilité LULUCF (Land Use, Land-Use Change and Forestry).
Toutes ces méthodes donnent une superficie forestière différente pour la Flandre (Figure 1). De toutes ces méthodes, l’inventaire forestier est le plus précis.

Figure 1: Superficies forestières flamandes selon différentes méthodes de mesure (1990-2020).
Les réserves de bois sur pied ont fortement augmenté : de 216,62 m³/ha à 273,33 m³/ha entre les premiers et troisièmes inventaires. Certaines espèces comme le peuplier ou le Douglas affichent une croissance rapide. Les essences indigènes telles que le chêne, le hêtre ou le bouleau sont également en progression.
L’arbre croît le plus vite lorsque son diamètre est compris entre 50 et 80 cm. Seul le peuplier pousse plus rapidement pour de plus petits diamètres il ralentit ensuite sa croissance. Lors des dernières décennies, beaucoup de peuplements résineux ont été transformés en peuplements mélangés, sans que cela ait engendré une diminution des volumes de résineux.

Figure 2: Répartition du volume des (principales) essences différentes des forêts de Flandre (Govaere en Leyman, 2022).
Lors du 3e inventaire forestier, une évaluation visuelle de la qualité du bois issu de Flandre a été effectuée. Résultat : 52,48 % des arbres sont considérés comme ayant une forme globalement cylindrique, ce qui est un critère positif pour l’industrie du bois.
Cette évaluation est certainement pratique, mais les résultats ne peuvent pas être simplement repris. De cette manière, il peut être estimé visuellement, basé sur les premiers 6 mètres d’un arbre, si celui-ci est cylindrique. Une détermination du diamètre à différentes hauteurs donnerait une meilleure indication, mais ce serait trop exigeant en termes de main-d’œuvre lors de la prise de mesures.
Le pin noir de Corse (Pinus nigra) et le peuplier présentent les troncs les plus cylindriques que les autres espèces ce qui fait que le pin noir de Corse est une essence très courante (troisième essence la plus abondante en volume) avec une belle progression et d’excellentes caractéristiques mécaniques.
Cette essence est malgré tout peu utilisée dans la construction bois. Hormis la forme de l’arbre, il a également été tenu compte de la croissance torse, des brûlures du soleil, des excroissances, … Un défaut très important pour l’industrie du bois n’est pas repris dans ces données, à savoir les nœuds. Les nœuds constituent un des principaux défauts qui altèrent les propriétés mécaniques du bois pour applications en structure par exemple. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de considérer les nœuds pour déterminer la qualité du bois. Les nœuds peuvent assez facilement être identifiés aux endroits où les branches étaient présentes (éventuellement mortes) ou des cicatrices que ces dernières, ou leur élagage, laissent.
Aux Pays-Bas il existe une approche systématique pour déterminer la quantité de grumes récoltées. La Flandre, n’ayant pas opté pour le même système, doit, à chaque fois, estimer les quantités de grumes récoltées. Il existe pourtant des organisations qui enregistrent des données pour leur propre secteur.
C’est le cas de l’ANB pour les propriétés publiques (28.914 ha de bois certifiés) ainsi que des Bosgroepen (56.300 ha), qui assistent les propriétaires privés à gérer leurs forêts, qui enregistrent ces chiffres. Les ventes de bois des deux organisations sont très comparables (Figure 3).

Figure 3 : Volume de grumes vendus par ANB (de forêts domaniales) et Bosgroepen dans la période de 2013 à 2022.
Même si les réserves de bois ont augmenté, le volume de grumes vendues a connu une forte baisse au cours de la dernière décennie. Les revenus issus de la vente de bois ont cependant augmenté depuis la valeur plancher atteinte en 2020 (Figure 4). La hausse récente des revenus est difficile à expliquer.

Figure 4 : Revenus de la vente de bois issus des forêts gérées par ANB (Govaere en Leyman, 2022).
Selon le Décret forestier flamand, le déboisement est un changement d’affectation des sols forestiers :
Tout acte par lequel une forêt disparaît partiellement ou complètement et par lequel une autre destination ou un autre usage est attribué au sol.
Cette pratique est défendue en Flandre à l’exception des situations suivantes :
Bon à savoir : en cas de déboisement, une compensation s’impose. Cette compensation peut se faire par la plantation de forêts à un autre endroit ou par le paiement d’une cotisation de conservation des bois. Cette cotisation peut varier de 4,22 à 12,66 €/m². Cette méthode de cotisation entraîne quelques critiques telle qu’une forêt nouvellement plantée n’a pas la même valeur écologique qu’une forêt ancienne. Bosplus et Greenpeace signalent aussi qu’en réalité, l’application de cette méthode de compensation reste à la traîne (De Vroey et al., 2023).
Le déboisement implique toujours la coupe de bois. Cependant, couper du bois ne signifie pas nécessairement détruire la forêt. Le bois belge, lorsqu’il est issu de forêts gérées durablement et certifiées, contribue à une production de bois responsable. L’Europe favorise ce type de récolte pour préserver la biodiversité et lutter contre le déboisement illégal.
Elle met l’accent sur le bois issu de forêts certifiées. Il s’agit de forêts dont on est certains que la récolte de bois n’a pas de conséquences négatives sur la superficie forestière et que l’impact sur les écosystèmes présents est le plus faible possible. La récolte de bois issus de forêts gérées durablement ne peut certainement pas être confondue avec le déboisement.
D’après des chiffres obtenus par Bosplus auprès d’ANB, environ 1 terrain de football est déboisé chaque jour en Flandre, avec permis. Malheureusement, il existe aussi des coupes illégales. Ces pratiques, heureusement très marginales, sont difficiles à observer, mais devraient être poursuivies de manière plus stricte en cas de constat. Entre 2019 et 2021, 161 ha ont été coupés illégalement. Le système de sanctions est encore insuffisant, ce qui appelle à une meilleure application des lois forestières.
Les sources pour la Flandre :
À Bruxelles, la forêt de Soignes représente 1 654 ha sur un total de 2 240 ha forestiers. Elle est composée à 74 % de hêtres, 16 % de chênes et 8 % de résineux, illustrant un bel exemple de biodiversité en milieu urbain. Cette zone protégée constitue un enjeu majeur pour la santé des forêts, la préservation de la nature, et le bien-être des citoyens.
La composition de la forêt de Soignes est la suivante :
| Essence | Part de la superficie (%) |
|---|---|
| Feuillus | |
| Hêtres | 74 % |
| Chênes | 16 % |
| Feuillus divers | 2 % |
| Résineux | |
| Résineux (surtout pins et mélèzes) | 8 % |
Pour en savoir plus
La forêt, un patrimoine à préserver ! Quels sont les bons comportements à adopter ? Cette Charte du Promeneur vous l’explique didactiquement.
Vous souhaitez faire découvrir aux enfants la gestion forestière et les métiers qui y sont liés ? Ce dossier pédagogique est à votre disposition.
