Cabinet de consultation. Système constructif à ossature bois. Isolation des murs en laine de cellulose. Isolation plancher en laine de bois. Plancher en chêne sur panneaux osb. Bardage en cèdre laissé naturel.

Le bien-être d’une baignoire en bois

Il y a une dizaine d’années, un ébéniste s’est spécialisé dans la fabrication de baignoires, de vasques d’évier et de receveurs de douche en bois. Un marché de niche haut de gamme conquis grâce à un savoir-faire dont la renommée a dépassé nos frontières.
Modeleur de profession, il fabriquait des moules en bois pour la confection de pièces métalliques destinées à l’industrie. Conscient de la diminution de la demande dans ce domaine, notre ébéniste eut l’idée d’appliquer les techniques de modelage à des baignoires et des vasques d’évier. De quoi s’ouvrir de nouveaux horizons en recyclant son expertise.

Ni vis ni mastic
Durant des mois, l’artisan a mené des recherches et des tests pour optimiser sa technique de fabrication et trouver la colle et le vernis les plus appropriés. Je n’utilise aucune vis, aucun clou et aucun mastic. Le travail repose sur des techniques d’assemblage qui restent invisibles, explique-t-il. Un travail de longue haleine qui lui permet aujourd’hui d’offrir une garantie de plusieurs années sur ses réalisations.

Attention aux pièges sur internet
Je ne suis pas le seul à fabriquer des baignoires ou des lavabos en bois, déclare-t-il. Offrir une garantie, c’est toutefois autre chose. Vous trouverez des modèles beaucoup moins chers sur internet mais quid de la garantie ? C’est souvent déplorable en termes de qualité : associations d’essences peu compatibles, techniques hasardeuses, conception mal pensée, … Vous n’avez pas le droit à l’erreur si vous voulez marier le bois et l’eau. Cela exige un savoir-faire et le respect de règles élémentaires.

Patience et minutie
Obtenir un résultat de qualité sur le long terme exige un processus de fabrication relativement long. Par ailleurs, énormément de paramètres doivent être soignés dans les règles de l’art, depuis le choix du bois (essence, triage, hygrométrie, …) jusqu’au vernissage en passant par la méthode d’assemblage. Pour gagner du temps, certains sautent malheureusement des étapes au prix de risques démesurés pour le client final.

A chaque forme sa méthode d’assemblage
A titre d’exemple, l’artisan trie son bois 3 ou 4 fois pour ne travailler qu’avec du premier choix. En finition, il applique 10 à 12 couches de vernis, en respectant un certain temps de séchage. La réalisation d’un modèle de baignoire arrondi représente environ deux mois de travail. Un peu moins pour un modèle carré. Chaque forme particulière nécessite en effet une longue réflexion pour trouver la bonne méthode d’assemblage.

Stagiaire
L’ébéniste travaille seul. Si l’idée de former un jeune motivé et passionné le séduit, la piste lui semble néanmoins peu probable. Une telle formation ne peut s’envisager que sur le long terme. La maîtrise d’un tel art requiert du temps et je ne peux malheureusement assurer une prise en charge financière sur le long terme. J’ai déjà accueilli quelques stagiaires. Mes réalisations les font rêver mais quel avenir puis-je leur offrir ? Aujourd’hui, un jeune artisan doit non seulement maîtriser son art mais également être un excellent commercial.

Baignoire à débordement
Si la baignoire arrondie Bolino est sans doute le modèle phare de sa collection, il a réalisé également des projets sur mesure. Il y a quelques mois, il a par exemple réalisé plusieurs baignoires carrées à débordement pour le propriétaire d’une villa en Corse. Dotée d’un système de remplissage par pompe (sans robinet), ces baignoires restent remplies en permanence et l’eau excédentaire s’écoule via une rigole, comme une fontaine.

Finition sur mesure
J’emploie souvent de l’iroko mais le chêne ou le wengé sont également envisageables. Tout est question de goûts. Selon les souhaits du client, j’adapte le type de finition. Certains souhaitent un résultat très clair, d’autres très foncé. Tout est possible. Pour la petite histoire, toutes les baignoires sont signées et numérotées pour garder une traçabilité.

Confiance
Les baignoires en bois ne sont malheureusement pas à la portée de toutes les bourses. Comptez un budget minimum de 15.000 € pour faire entrer le bain-être d’une baignoire en bois dans votre salle de bains. Il s’agit d’un marché de niche dans le segment du luxe. La clientèle est extrêmement exigeante, notamment en termes de discrétion, ce qui ne facilite pas forcément la promotion. Fort heureusement, les clients satisfaits deviennent de bons ambassadeurs via le bouche-à-oreille.

La Grande Bouffe est une table qui établit le rapport avec le film du même nom de 1973. Décadent ? Non, élégant, selon le designer Stijn D’hondt. Il est l’homme derrière la marque Pinscher. Il a ses racines dans la ville ouest-flandrienne de Roulers, mais il caresse des ambitions universelles. La version de La Grande Bouffe en bois d’ébène blanc constitue en tout cas une innovation pure.

Pinscher est une marque jeune, et 100% belge. Ouest-flandrienne pour être exact et épicurienne, c’est sûr. Les instants de table sont relativement importants dans notre culture, explique le gérant et designer D’hondt. Les tables me tiennent à cœur. Mon premier projet de table, qui était en réalité un travail réalisé à l’école, remonte déjà à 1999. Mon grand-père était ébéniste. Quand je me suis essayé à la création d’un fauteuil, on m’a conseillé de me limiter aux tables. C’est déjà assez difficile, m’a-t-on dit.

Henry van de Velde Award

Sitôt dit, sitôt fait. La Grande Bouffe est ce qu’on appelle un coup dans le mille : le projet a d’emblée emporté un Henry van de Velde Award en 2013, un prix moyennant lequel Design Vlaanderen souhaite souligner l’abondance d’un design de qualité chez nous. Ensuite en 2014, Stijn D’hondt a créé Pinscher création de tables, basé à Roulers, et la marque a été lancée la même année à la Biennale Intérieur de Courtrai.

Panneaux ultralégers

Qu’est-ce qui est unique à La Grande Bouffe ? Stijn D’hondt : Il s’agit d’une table avec une identité propre, complètement adaptée à l’acquéreur et en même temps très fonctionnelle. Elle peut servir aussi bien de table à manger que de table de bureau dans presque tout intérieur et elle est assortie à divers styles de chaises, grâce à son design épuré. La base de La Grande Bouffe consiste à chaque fois de panneaux d’aluminium ultralégers qui s’emboîtent comme les blocs d’un jeu de construction.  C’est une technique qui émane de la construction de voiliers et de l’aviation. Autrement dit, une table modulaire dont la taille diffère en fonction des souhaits du client. La recherche de panneaux ultralégers a amené Stijn jusqu’aux quatre coins du monde. Un business en soi, et la vente aura donc bientôt lieu dans un spin-off de Pinscher.

Bois d’ébène blanc

La couche supérieure de La Grande Bouffe est toujours revêtue d’un matériau naturel : du marbre, du bronze, du bois, etc. Toujours en fonction des préférences de l’acquéreur. La version en bois d’ébène blanc est particulièrement unique car le bois d’ébène blanc est très rare. À tel point que même les connaisseurs tâtonnent lorsqu’ils voient cette essence pour la première fois. C’était l’artiste de placage Erwin Maddens, également originaire de Roulers, qui a fait découvrir le bois d’ébène blanc à Stijn. Il fût séduit du premier coup.

Anciennes techniques de placage

L’art de ‘draper’ le bois d’ébène blanc autour du châssis de La Grande Bouffe n’est pas une évidence, souligne Stijn D’hondt. Le fil du bois, le dessin : le tout doit concorder et être correctement reflété. Erwin même m’a heureusement montré toutes les anciennes techniques de placage. Trial and error semblait être la recette éprouvée, et à la fois la recherche des finesses du bois d’ébène blanc.

Respect des matériaux naturels

Matériaux naturels : c’est quelque chose qu’il faut respecter, selon le créateur. C’est extrêmement dommage que l’art de les manipuler ne soit pas appris dans l’enseignement professionnel. Je constate que de jeunes transformateurs de bois savent très bien comment régler une scie, mais le problème se pose lorsqu’ils doivent manier un ciseau. L’avenir est la combinaison de machines hautement technologiques et d’anciens métiers, selon Stijn D’hondt. Ce n’est que dans un tel contexte que le design unique local peut prospérer et conquérir le monde ou plutôt reconquérir le monde, puisque les usines de meubles flamandes renommées de jadis ont presque toutes disparu. Il est donc grand temps d’essayer d’y remédier à l’aide d’une recette unique !

Clerkenwell Design Week

La version de La Grande Bouffe en bois d’ébène blanc a provoqué des réactions extrêmement enthousiastes à la dernière édition de la Biennale Intérieur de Courtrai. Les architectes sont attirés par la combinaison de personnalisation et d’innovation de matériaux. La création albinos sera officiellement vendue à la Clerkenwell Design Week renommée à Londres. Pour le moment, les clients particuliers constituent le groupe-cible principal de Stijn D’hondt, mais il vise de plus en plus le marché du projet et ce qu’on appelle la hospitality scene : le monde des chaînes hotellières de luxe par exemple ou les agences bancaires dans lesquelles les clients aisés sont accueillis. C’est quelque part logique puisqu’une table La Grande Bouffe est vendue à partir de 5.500 euros.

Lien émotionnel

Stijn se rend compte qu’il devra tout d’abord élargir les fondements de Pinscher. Pour l’instant, nous ne commercialisons qu’une nouvelle pièce de collection par an. Je suis jusqu’à présent personnellement impliqué dans chaque table, tu pourrais presque parler d’un lien émotionnel. Mais il y aura un jour où le tout sera mis au point. Je pourrai en toute confiance confier le travail à mes artisans et j’irai à la recherche d’un autre défi !

 

Plus d’informations

Pinscher : www.pinscher.pro

Stijn D’hondt: stijn.dhondt@pinscher.pro

Erwin Maddens : www.erwinmaddens.be

 

Projet pédagogique et… record du monde

Un vélo 100% en bois pour promouvoir l’enseignement dans la filière bois

Comment promouvoir le travail du bois auprès des jeunes et comment renforcer l’attractivité de notre enseignement technique ? Et si on fabriquait un vélo entièrement en bois avec nos élèves ? Une idée géniale dont la mise en œuvre a dépassé les rêves les plus fous de Tom Rydant, directeur de l’école secondaire GO! KTA Dendermonde. Non seulement le vélo a été fabriqué mais il vient également d’établir deux records du monde de vitesse !

J’avais vu un reportage télévisé sur un vélo 100% en bois réalisé par un Britannique. Il s’agissait d’un modèle en panneaux de bois dont la propulsion était assurée par un système d’engrenages (le vélo Splinterbike de Michael Thompson, ndlr), déclare Tom Rydant. Cela m’a immédiatement donné l’idée de lancer un projet similaire à l’école. Pour moi, le potentiel pédagogique d’un tel projet ne faisait aucun doute mais j’étais loin de m’imaginer que nous allions atteindre un tel résultat.

Défi technique

Séduit sur le champ, le responsable de la section Bois de l’école, Tim Haemelinck, a vite reçu l’adhésion de ses élèves. Les élèves s’étaient déjà forgé une idée d’un vélo en bois. Nous avons donc voulu tenter de développer une chaîne entièrement en bois. Bien vite, nous avons réalisé la complexité de la tâche et nous nous sommes alliés avec la section Technologie Bois de la haute école gantoise HoGent, dirigée par Paul Delcour, pour relever le défi technique.

Rarement vu des élèves aussi motivés

D’un point de vue pédagogique, cette aventure a été formidable, affirme Tim Haemelinck. Le défi a boosté les élèves et les a incités à réfléchir bien au-delà du cadre des cours. Ce projet a aussi considérablement accéléré le processus d’apprentissage. Pour les élèves comme pour nous, les nombreux tests menés ont été riches en enseignements, tant dans les échecs que dans les réussites. Cela a également soudé les élèves et créé une dynamique très positive.

Ateliers et échanges entre les deux écoles

Divers ateliers et échanges ont été organisés entre les deux écoles. Cela a notamment permis aux élèves du secondaire de découvrir l’enseignement supérieur et de leur faire prendre conscience des opportunités professionnelles de la filière Bois. Le défi était trop beau  pour ne pas le relever, ajoute Paul Delcour. Pour moi, c’était une opportunité rêvée de rendre les cours encore plus passionnants. Le premier défi a été de faire passer le message aux jeunes qu’ils devaient croire en eux et qu’ils étaient capables de relever le défi, aussi ambitieux soit-il. Quelle satisfaction de les voir se surpasser de la sorte !

Travail de fin d’études

Pour mener le projet à bien, deux bacheliers (Jonas De Brauwer et Dylan Liedts) se sont emparés du projet comme travail de fin d’étude. En réalité, cela faisait quelques années que j’essayais de réaliser une copie en bois du vélo Specialized Venge, ajoute Jonas De Brauwer. Je l’avais dessiné sur Autocad et j’améliorais le design pratiquement chaque semaine durant mes deux premières années d’études. Lorsque j’ai soumis mon intention de le réaliser comme travail de fin d’études, monsieur Delcour m’a informé que l’école était impliquée dans un projet similaire avec une école de Dendermonde. Nous avons donc collaboré et mené le projet de concert.

Une chaîne de vélo en bois

Le volet le plus ambitieux du projet a sans aucun doute été la fabrication de la chaîne en bois. Les maillons ont fait l’objet de recherches avancées sur les essences de bois et la mise en œuvre les plus appropriées (études des propriétés, tests de résistance, …). C’est finalement le hêtre et le padouk qui ont été retenus pour les maillons. Chaque maillon est composé de 9 plis de bois sur une épaisseur de 3 mm. La chaîne n’est toutefois pas la seule performance majeure, le vélo ne pèse en effet que 11 kg (mais une tonne de savoir) grâce à un cadre creux !

Choix des essences

Voici les espèces de bois utilisées pour ce vélo :

  • le padouk (25 ans d’âge, séchage naturel), présentant un retrait très faible, a été utilisé pour les axes, pédales, chaîne
  • le frêne d’Amérique, présentant une bonne élasticité, a été utilisé pour le cadre du vélo, la fourche et le pédalier
  • le hêtre, possédant une résistance au cisaillement et à la traction élevée, a été utilisé pour la chaîne, le guidon et le pignon.

Record du monde de vitesse

Cerise sur le gâteau, Jonas De Brauwer a établi un nouveau record de l’heure (19,4 km) et de vitesse (26,9 km/h) sur vélo en bois au Vlaams Wielercentrum Eddy Merckx (Blaarmeersen) à Gand le 29 septembre 2016. Désormais diplômé, Jonas De Brauwer espère à présent commercialiser le savoir développé via JDB Wooden Bikes. A suivre…

Rien de tel qu’un projet comme celui-ci pour donner l’envie d’apprendre aux jeunes et pour promouvoir la filière bois dans l’enseignement, dit Tom Rydant. Et Paul Delcour d’ajouter : Sans la passion, ce projet n’aurait jamais pu voir le jour non plus.

Remerciements : toute l’équipe tient également à remercier Etienne Moernaut de sa collaboration à ce projet.

 

Plus d’infos

GO ! KTA Dendermonde : www.ktad.be

HoGent : www.hogent.be

Jonas De Brauwer : www.jdbbikes.weebly.com

Situé dans une parcelle mitoyenne et dans le noyau ancien du village, le défi fut d’introduire un volume d’extension intégré, en harmonie avec le parement constitué de pierres calcaires du volume existant.

L’extension réorganise les circulations et espaces internes du volumes existant. Elle fluidifie les espaces et les ouvre les volumes vers le jardin.

Le parement en Cèdre permet une intégration complète du volume dans le contexte bâti et s’harmonise à la pierre calcaire environnante.

Une construction durable exemplaire

Avez-vous déjà prêté attention à l’architecture de votre supermarché ? Non ? Celle du Delhaize du Quai de Rome à Liège vous surprendra. L’ancien bâtiment a en effet fait place à une construction moderne en bois. Un supermarché vitrine de l’architecture durable en bois.

Le supermarché Delhaize du Quai de Rome à Liège était un bâtiment vétuste. Une rénovation en profondeur s’imposait. Après avoir envisagé une rénovation, le maître d’œuvre a toutefois rapidement opté pour une construction neuve intégrant deux contraintes. D’une part, le magasin devait rester ouvert aux clients durant toute la durée des travaux, ce qui imposait d’implanter la nouvelle construction à la place du grand parking à ciel ouvert entouré de hauts murs mitoyens. D’autre part, Delhaize avait l’ambition de faire de ce projet un exemple de construction durable. La réponse des bureaux d’architecture en charge du projet, MDW Architecture et H+G Architects, fut une alternative créative. Le projet intégrait aussi la réhabilitation de la partie subsistante du supermarché située en-dessous des immeubles à appartements du Quai de Rome.

Meilleure exploitation de l’espace

Nous avons envisagé ce projet comme une opération subtile d’acupuncture urbaine qui soigne le lieu où il est implanté, explique Xavier De Wil, de MDW Architecture. L’aménagement de l’espace a été complètement repensé pour améliorer la qualité d’usage, et ce tant pour le personnel que pour les clients et même le voisinage.

Impact visuel allégé

Situé au centre d’un îlot en centre-ville, le site était loin d’être un lieu accueillant. Ce massif de béton a pourtant fait place à un cadre agréable et verdoyant. La restructuration de l’îlot via la relocalisation du bâtiment et la mise en souterrain d’une partie des parkings a en effet permis d’ouvrir l’espace et d’aérer le site. La végétalisation de la toiture du supermarché a elle aussi réduit l’impact volumétrique du magasin pour les hauts immeubles de logements voisins.

Structure et façades en bois

Pour répondre aux objectifs durables particulièrement ambitieux de Delhaize, les architectes ont prôné l’usage du bois. Le matériau a été employé tant en structure (lamellé-collé) que pour les façades. Outre son impact moindre en termes d’énergie grise, le choix de ce matériau écoresponsable procède également de sa capacité à fabriquer un bâtiment visuellement léger et facilement adaptable et/ou recyclable. Le bardage en cèdre, aux scansions rythmiques variables, offre par sa matérialité chaude un antidote supplémentaire à la minéralité de l’ilot, ajoute Xavier De Wil. La sensualité du bois lui confère aussi une esthétique inégalable. L’espace de vente est très chaleureux.
La structure du bâtiment est en lamellé-collé mais les façades et les murs sont entièrement en bois (caissons en sapin et panneaux OSB). Les châssis sont quant à eux en mélèze.

Etanchéité à l’air

D’un point de vue énergétique, le bâtiment affiche des performances pratiquement dignes de la basse énergie, explique Charles Herfurth, de H + G Architects. L’étanchéité à l’air a été relativement complexe vu la fonction du bâtiment : énormément d’intervenants dans un supermarché, ouverture fréquente des portes, … Les moindres détails, comme la jonction entre la toiture métallique et les murs en bois, ont été soignés pour garantir une enveloppe la plus performante possible.

Certification BREEAM

H+G Architects a déjà réalisé plusieurs projets pour le compte de Delhaize. Le bois y occupe régulièrement une place de premier plan, commente Charles Herfurth. Ce projet est particulier en ce sens que la démarche ‘durable’ a été poussée à l’extrême en vue d’une certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method). Il s’agit presque d’une démarche de type laboratoire. Nous avons accumulé les éléments durables. Un exemple? Les finitions sont aisément nettoyables et étanches aux bactéries.
Ce projet aspire à être un exemple de durabilité au sens large et pluridisciplinaire, d’où la volonté d’atteindre le niveau ‘very good’ en certification BREEAM. Cette certification passe notamment en revue des critères tels que la performance énergétique des matériaux, l’énergie grise, la traçabilité des matériaux ou encore leur recyclage. L’opération a naturellement un coût, mais le maître d’ouvrage a clairement voulu poser un acte fort. Il ne fait aucun doute que ce projet de prestige sera aussi un outil de marketing, poursuit Xavier De Wil.

Quelques enseignements

Malgré notre expérience, nous avons beaucoup appris sur ce projet, affirme Charles Herfurth. Nous nous sommes posé beaucoup de questions. Ce projet est un concentré d’applications poussées à l’extrême. La principale difficulté a probablement été que peu de corps de métier sont déjà habitués aux contraintes de l’architecture passive ou aux techniques spécifiques à la construction bois. Il n’est pas aisé de faire comprendre qu’on ne peut percer un pare-vapeur en OSB pour y fixer une étagère. Par prévention, nous avons doublé certaines cloisons (où des corps de métier sont susceptibles de travailler ultérieurement) à l’aide de panneaux en MDF. Des détails qui prennent tout leur sens dans une démarche qui s’inscrit sur le long terme.

Plus d’infos

Architecture :
Association MDW Architecture (www.mdw-architecture.com) et H + G Architects (www.hg-a.be) en collaboration étroite avec le bureau d’architecture interne de Delhaize (fdutron@delhaize.be)
Structure : Lamcol (www.groepterryn.be/fr/lamcol)
Superficie : 3000 m² (magasin) + 3200 m² de parkings et locaux techniques en sous-sol + 500 m² de locaux sociaux, bureaux et locaux techniques en toiture.
Budget : 5,5 millions € hors honoraires, abords et parachèvements

Extension d’une villa à Bouge

Transformez-moi cette villa classique des années 1950 en une habitation intergénérationnelle. En utilisant des matériaux les plus naturels possibles. Et surtout : ne touchez pas aux arbres du jardin. Tel était, avec quelques raccourcis, le briefing à destination de l’architecte. Récit d’une extension en bois originale.

 

Suite au retour de sa fille et de sa petite-fille dans la maison familiale, la propriétaire de cette habitation sur les hauteurs de Bouge souhaitait agrandir les lieux. J’ai très vite compris que la cliente aimait la nature et tenait à ses arbres car elle est passionnée d’oiseaux, explique  Sébastien Mouffe, du bureau Subway Architecture.

Extension en forme de nichoir en bois

Le premier entretien avec la cliente a immédiatement inspiré l’architecte. En guise de boutade, Sébastien Mouffe la rassura en lui déclarant qu’il lui fabriquerait un beau nichoir en bois. Elle ne s’y attendait pas et a été surprise en découvrant les esquisses du projet. Elle était ravie.

Ouverture d’esprit

Aux yeux de l’architecte, l’ouverture d’esprit est la notion qui résume le mieux le projet dans sa globalité. Rares sont les clients de 75 ans à faire preuve d’une telle ouverture d’esprit sur le plan architectural. L’urbanisme a lui aussi directement validé le projet. La seule réelle difficulté fut de trouver un entrepreneur. Les grands entrepreneurs n’ont pas accepté de me remettre prix pour ce projet, jugé trop complexe et impayable. Au final, j’ai trouvé un artisan formidable qui a relevé le défi avec brio, qui plus est dans une fourchette tarifaire très raisonnable.

Budget limité

Contrairement à ce que pourraient laisser croire les apparences, ce projet a été réalisé dans une enveloppe budgétaire limitée. Il a fallu chercher et être créatif, mais nous y sommes parvenus, se félicite l’architecte. Ceci prouve qu’il est encore possible de réaliser des projets originaux dans des budgets modestes. Pour moi, les architectes sont paresseux et la question du budget est souvent une excuse facile pour refuser un projet.

Du volume

Dès le départ, les clientes avaient été claires : elles ne voulaient pas de grosse boîte carrée. Je me suis pris au jeu du nichoir et j’ai travaillé sur des volumes tout en courbes sans toutefois tomber dans un style organique. Pour permettre à chaque famille de conserver son indépendance, l’architecte a imaginé de surplomber l’habitation de deux volumes en bois articulés tel un arbre à cames. Le premier niveau intègre un séjour, une terrasse et une cuisine tandis que le second niveau offre un bureau et trois chambres.

Défis techniques des arrondis

Les arrondis, c’est beau mais ensuite il faut assumer sur le plan technique, s’amuse Sébastien Mouffe. Aucun ingénieur n’a voulu dimensionner le projet. Nous avons finalement mené toutes les études en interne. Ce n’était pas notre premier projet en arrondis. La complexité de la structure m’a poussé à dessiner les moindres détails avec beaucoup de précision. Cet investissement en temps a été largement récupéré par la suite car l’entrepreneur n’a rencontré aucune difficulté majeure sur le chantier.

Poteaux inclinés

Les poteaux qui soutiennent les nouveaux volumes auraient pu être placés à la verticale. C’était sans compter sur la créativité de l’architecte. Pour des raisons d’intégration dans le paysage, Sébastien Mouffe a préféré les incliner. Cela m’a aussi permis de travailler en contrefort pour reprendre des charges. Ces poteaux illustrent également la volonté de légèreté du projet car ils ne font que 8 à 9 cm d’épaisseur.

Panneaux en OSB cintrés

Parmi les défis de l’arrondi : la lisse basse. Le problème a été solutionné en travaillant avec des panneaux de multiplex marin. Quant aux panneaux en OSB de l’ossature, ils ont été cintrés par rainurage des deux faces. Certains y verront du chipotage, mais le résultat final adoucit considérablement la circulation à l’intérieur des pièces, ajoute-t-il. Le bardage, quant à lui, a été réalisé en Thermowood local.

Qualité du travail

La construction aura duré six mois. Malgré l’ampleur des travaux et l’ouverture de la toiture, la propriétaire est restée vivre dans l’habitation durant tous les travaux. La bienveillance de la propriétaire pour les ouvriers a elle aussi contribué à la qualité du chantier. Certains oublient parfois que la qualité d’un travail tient aussi à la qualité des relations humaines.

 

Plus d’infos

Architecte : Subway Architecture, www.subwayarchitecture.be

Superficie habitable : 249 m² avant extension, 315 m² après extension

Budget (hors finitions intérieures) : 120000 €

Le projet offre deux fonctions aux propriétaires :

  • la création d’une terrasse couverte
  • la stabilisation du pignon de l’habitation existante.

Le projet a été conçu de manière à offrir une terrasse intimiste vis-à-vis de l’espace rue mais en relation directe avec le vaste jardin des propriétaires. L’esthétique découle d’une volonté de hiérarchisation des volumes combinée à un jeux d’ombres et matières qui dynamise la façade se voulant épurée.

Extension d’une habitation en vue de la création d’un poolhouse et une piscine.

Situé dans une vaste propriété, la piscine résolument contemporaine est accompagnée d’un poolhouse reprenant toutes les commodités à proximité.

Une profonde réforme et une extension en prêtant attention à la luminosité, la visibilité et l’espace constituent l’essence de la mission.

Les annexes ont été démolies et le volume principal a reçu une nouvelle distribution. La nouvelle annexe sur 2 niveaux correspond parfaitement à l’habitation existante. De l’extérieur, les 2 volumes empilés en bois contrastent délicatement avec l’ancienne maison en brique. C’est ainsi que l’ensemble n’a pas l’air massif.

Le lattage fin et verticalement posé est tiré au-dessus de la maison comme une membrane à mailles fines. Tous les châssis n’y sont pas découpés : la lumière légèrement filtrée par les barreaux crée une ambiance intime et confortable au cœur de l’habitation.

Rénovation d’une annexe à l’arrière d’un immeuble enclavé

Une vieille annexe à rénover, un sol de piètre qualité et un chantier enclavé en centre-ville… De nombreux propriétaires se retrouveront dans ce scénario de départ. En misant sur le bois, l’architecte Rémi Mouligneau a transformé l’arrière de l’habitation en un espace agréable, moderne et confortable.

Situé dans le centre de Namur, l’immeuble devait faire l’objet de travaux de rénovation au niveau d’une vieille annexe à l’arrière du bâtiment. Cette annexe abritant une salle de bains et une buanderie était construite en maçonnerie avec parement en briques. Malheureusement, elle présentait des problèmes de stabilité dus à des fondations sur sol remblayé et le volume n’était pas isolé.

Matériaux légers

Pour contrer le risque de problème structurel lié à la mauvaise capacité portante du sol, l’architecte Rémi Mouligneau a orienté le choix des matériaux vers des solutions légères : béton cellulaire pour la maçonnerie portante, structure bois pour la toiture plate et bardage en bois pour le parement. Il était essentiel de minimiser le poids de la nouvelle construction, déclare-t-il. Par ailleurs, l’accessibilité difficile du chantier à l’arrière du terrain enclavé a elle aussi plaidé en faveur du bois, plus facilement transportable que d’autres matériaux.

Recherche esthétique

Le principe d’un bardage ajouré en pose horizontale a été retenu pour alléger visuellement la présence de l’annexe dans le jardin, explique l’architecte. Outre ces caractéristiques esthétiques et de légèreté, ce principe de construction offrait également l’avantage de la souplesse de mise en œuvre, notamment pour habiller les parois et les portes de l’abri de jardin directement adjacent à l’annexe. Une belle réussite en termes d’intégration des volumes.

Afzelia doussié

Initialement, l’architecte hésitait entre le cèdre et l’afzelia doussié pour le bardage ajouré. Le sujet a toutefois vite été tranché après une discussion avec l’entrepreneur. L’afzelia doussié cumule en effet les avantages d’une bonne disponibilité, d’une stabilité et d’une durabilité élevées même sans traitement particulier, d’un usinage aisé mais aussi et surtout d’une résistance aux chocs mécaniques (comme des guidons de vélo) grâce à sa densité élevée.

Cohérence entre l’intérieur et l’extérieur

Dans un souci de cohérence d’expression, l’architecte a également employé cette essence pour les encadrements de baies, les châssis et même le mobilier de la salle de bains. Autant de choix qui participent à l’unité visuelle des espaces intérieurs et extérieurs.

Détail technique

Ce projet n’a rien d’extraordinaire, reconnaît Rémi Mouligneau, mais le soin des finitions est à souligner. Vu la faible échelle du projet, c’est l’entrepreneur général qui s’est chargé de la mise en œuvre de ce bardage, avec beaucoup de minutie dans la réalisation des détails d’exécution : calepinage des raccords des lattes à onglet, porte de l’abri de jardin intégrée dans le bardage, lattage du bardage horizontal de forme trapézoïdale pour éviter la stagnation de l’eau de pluie et pérenniser l’ouvrage.

Plus d’infos

  • Architecte : Rémi Mouligneau
  • Budget : 25.000 €

L’Atelier volant a réalisé en juin 2015 une structure en bois conçue comme un point de repère sur le site du festival couleur café. L’association de lutte contre l’exclusion sociale de Molenbeek habite la structure pour le temps du festival en organisant des performances de graffity, des ateliers de presse, des brainstormings, des micro-trottoirs orientés vers la lutte contre la mal-bouffe.
La structure démontable sera utilisée par la suite dans de multiples événements avec l’association.

Transformation et extension d’un immeuble de bureaux à Limelette

Le Cori est un centre de recherche, expert dans l’industrie de la peinture. Le nouveau bâtiment de bureaux est l’opportunité rêvée pour agir à la fois sur la qualité de travail et sur l’image de la société.

helium3 a remporté l’appel à projet, parmi 2 projets concurrents, en proposant une architecture forte et représentative du savoir-faire du centre de recherche. L’ancien bâtiment transpirait le fonctionnalisme des années 60’ et aspirait à une nouvelle enveloppe contemporaine.

Le client a apprécié l’intégration du concept de nuancier de couleurs pour dialoguer autour de sa connaissance profonde en termes de peintures. Le souffle nouveau se répand partout, à commencer par une nouvelle séquence d’entrée.
Quoi de plus enchanteur que d’entendre le client dire « Tant qu’à faire un nouveau bâtiment, autant le rendre exemplaire ». La porte était ainsi largement ouverte à étudier en profondeur les postes énergivores de locaux tels que laboratoires, bureaux et lieux de catering. En collaboration avec le bureau d’étude Arcadis, nous avons exploré plus de 17 thèmes décisifs dans la performance environnementale du bâtiment. En particulier le confort thermique, le choix de matériaux durables, la gestion de l’eau, la flexibilité, etc. La plupart de ces choix sont visibles par les utilisateurs du site. En effet, l’écologique n’est pas antagoniste du high-tech. Le bâtiment est sous monitoring pour l’évaluation constante des consommations et un dispositif d’affichage le communique à tous dans le hall d’entrée. Ainsi, la responsabilité de chacun est engagée. Cela complète des aménagements tels que le bassin sec situé à l’entrée du site et qui sensibilise les occupants et les visiteurs par la visualisation directe du problème de la gestion des eaux pluviales en cas d’orage.

Le projet a été récompensé par le prix BATEX 2013.

Charpente impressionnante en bois

Comment peut-on efficacement stocker 5.000 tonnes de sel de salage dans un bâtiment ? Goossens & Partners architectes et ingénieurs fournit une réponse à cette question par le projet d’un entrepôt de sel à Grobbendonk. Le résultat est un bâtiment cylindrique avec une charpente impressionnante en bois.

Pour le développement du projet, ‘Goossens & Partners architectes et ingénieurs’ a collaboré avec les ingénieurs du bureau d’étude UTIL. Nous avions déjà collaboré avec le bureau d’étude auparavant et nous les avons choisis pour ce projet puisqu’ils sont capables de réfléchir de façon atypique et de chercher des solutions innovatrices, dit le responsable du projet Karel Bauwens.

Projet flexible

L’Agence Circulation et Voiries est le maître d’ouvrage de cet entrepôt stratégique de sel. Le projet devait répondre à certaines conditions essentielles. Nous ne pouvions utiliser de colonnes et il devait y avoir deux portes opposées accessibles aux grands camions. Le résultat final est très flexible : les baies de porte sont déplaçables dans l’enveloppe et adaptables en fonction du contexte.

Collaboration inspirante

La charpente consiste de poutres de lamellé-collé en bois qui franchissent l’espace entier sur un diamètre de 32 m. Pour la couverture du bâtiment, l’entrepreneur général a collaboré pour ce marché public avec Korlam NV, une entreprise spécialisée dans la production et le montage de constructions en lamellé-collé. Notre idée initiale était de travailler partiellement avec de l’acier, mais c’est grâce à Korlam que nous avons abouti à une solution 100% en bois, dit Karel Bauwens.

Forme arrondie atypique

Le choix du bois s’est fait partiellement à la demande du client qui souhaitait un bâtiment durable. Dans le projet, une grande attention est apportée aux matériaux durables : les murs de soutènement étaient une façade en ossature bois en bois de récupération et en chêne labellisé PEFC. Le bois était toutefois la meilleure solution pour la construction que nous recherchions, dit Karel Bauwens. La forme arrondie minimise d’environ 50% les aires de rotation et l’espace occupé. La forme compacte maximise également le volume de stockage et réduit l’usage de matériaux vis-à-vis d’un entrepôt rectangulaire. L’un des avantages du bois est aussi la résistance au chlorure de calcium, par opposition aux matériaux classiques tel que l’acier ce qui convient donc parfaitement pour le stockage de sel.

Défis

Puisqu’il s’agit d’un bâtiment utilitaire, le défi consistait à offrir de nombreuses solutions avec peu de matériaux. Tout le projet était une grande interaction entre la structure et l’architecture, dit Karel Bauwens. Un exemple est la lucarne surélevée au milieu du bâtiment qui a une influence positive sur l’espace intérieur. L’oculus au milieu de la charpente assure la lumière du jour et la ventilation naturelle, ce qui est important pour le sel. Au niveau technique, le montage constituait le plus grand défi. Afin de pouvoir assembler la structure tournante, une structure temporaire était construite au milieu du bâtiment.

Nouvelle typologie

Au lieu de chercher à chaque fois d’autres solutions pour les mêmes problèmes pratiques, le projet aspire à constituer une nouvelle typologie pour ce type de bâtiments. L’objectif est de pouvoir réaliser ce bâtiment, présentant des diamètres et des ouvertures de porte variables, à d’autres sites, dit Karel Bauwens. L’entrepôt est donc reproductible.

Plus d’informations

Projet : Goossens & Partners architecten en ingenieurs bvba, www.gp-ai.be

Maître d’ouvrage : Agence Circulation et Voiries

Mandataire du maître d’ouvrage : Het Facilitair Bedrijf

Bureau d’études : UTIL, www.util.be

Structure en bois : Korlam, www.groepterryn.be/korlam

Superficie : 800 m²

Budget (hors TVA et honoraires) : € 545.000

La société de logements de service public La Sambrienne aménage actuellement un éco-quartier à Mont-sur-Marchienne dont les immeubles à appartements sont entièrement construits en panneaux de bois lamellé croisé (CLT, cross-laminated timber). Un projet phare puisqu’il s’agit des premiers bâtiments en bois de 5 étages en Belgique.

A terme, l’ambitieux projet Les Closières développé par Igretec, Banneton-Garrino et PEC comprendra 600 logements sur un site de 17,8 hectares. Pour l’heure, un premier immeuble de 10 logements a déjà été érigé et un second est en cours de montage.

Du lamellé-collé au lamellé-croisé

Spécialiste belge du lamellé-collé, la société Lamcol de Marche-en-Famenne a cherché à diversifier son offre il y a quelques années. Philippe Courtoy, administrateur de l’entreprise du Groep Terryn, s’est alors lancé dans le panneau en bois lamellé-croisé, en créant le département habitat bois Buildinx. C’est à cette entreprise que le volet bois des constructions basse énergie à vocation sociale des Closières a été confié puisque Lamcol est sous-traitant (bureau d’études, structure CLT, isolation et bardages) de l’entreprise générale Hullbridge pour les deux premiers blocs.

Eco-quartier

Dans la philosophie de l’éco-quartier, la construction en bois s’est imposée naturellement. Le projet architectural sur cinq niveaux (rez + 4) a bien entendu influencé le système constructif vers le CLT. Aucune autre option n’a d’ailleurs été envisagée dans ce projet.

Délais de fabrication

Dès lors que le radier est posé, environ 6 mois sont nécessaires pour terminer la construction. Ce délai est extrêmement rapide par rapport à la construction traditionnelle. L’étude préalable avec les architectes, destinée à intégrer les techniques spéciales dans la préfabrication pour livrer des panneaux finis, a duré environ 6 semaines. La fabrication des panneaux (environ 6 semaines également) se déroule en deux phases : la fabrication du panneau brut, puis l’usinage. Nous pouvons donc encore finaliser l’étude pendant la première phase, explique Philippe Courtoy.

Montage

Le gros-œuvre de la structure du premier immeuble de 10 logements a été monté en 22 jours ouvrables avec seulement quatre hommes et une grue. La rapidité du montage est incontestablement l’un des points forts de la construction CLT. Par ailleurs, les murs intérieurs ont été pré-peints en usine pour limiter le travail sur chantier. Un simple nettoyage des murs suffit à la livraison. Pour la finition intérieure, les lames de bois des panneaux ne sont collées que sur une face (pas sur les tranches) afin d’éviter d’éventuelles gerces de séchage. Le panneau livré est donc déjà fini.

Isolation acoustique

D’un point de vue acoustique, une désolidarisation de 2 à 3 mm a été prévue entre chaque étage. Des membranes élastomères et des cornières acoustiques spéciales optimisent l’absorption acoustique et tous les câbles ont été noyés dans une masse projetée de billes de béton léger. A la demande de Buildinx, le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) suit le chantier de près par la prise de mesures acoustiques régulières afin que ce bâtiment unique en son genre puisse faire office de référence pour les projets à venir.

Isolation

Extérieurement, Philippe Courtoy a opté pour une isolation en laine minérale Red-Rair (Rockwool). Là aussi, il s’agit d’une première en Belgique pour cette isolation déjà testée et approuvée aux Pays-Bas et au Danemark. Ces panneaux de 20 cm de laine minérale s’appliquent directement sur les panneaux en CLT (de 14 cm). Ne se dégradant pas avec la pluie et pouvant supporter une charge de 50 kg/m², cet isolant est ensuite pourvu d’un lattage pour accueillir le bardage en bois. Vu qu’ici les maîtres d’ouvrage ont opté pour un bardage ajouré, l’isolant a d’abord été recouvert d’une membrane pare-pluie résistante aux UV pour éviter que la lumière ne puisse le dégrader.

Protection incendie

Pour certains types d’immeubles (écoles) ou éléments de construction (cages d’escalier), les pompiers exigent une résistance au feu particulière. Dans ces cas, Buildinx applique un retardateur de feu en usine. La résistance à la stabilité est toutefois déjà très bonne pour les panneaux massifs en CLT.

Construction des panneaux

La société de Marche importe les panneaux bruts depuis la Suisse, l’Allemagne ou l’Autriche. Le choix du fournisseur dépend des spécificités du projet. Nous travaillons avec cinq fournisseurs et ne sommes donc pas dépendants d’un seul partenaire, déclare Philippe Courtoy. Vu l’offre disponible sur le marché, nous n’envisageons pas de produire nos panneaux nous-mêmes dans l’immédiat. Notre plus-value réside dans la sélection des bons panneaux en fonction des projets et dans l’usinage des panneaux bruts. Nous disposons en effet de tous les robots et de l’expérience nécessaires et pouvons compter sur un bureau d’études de 5 personnes (3 ingénieurs et 2 dessinateurs) en interne.

Projets d’avenir?

La demande de réalisations en CLT est considérable sur le marché du micro habitat, du logement collectif et du logement social. Le produit est très concurrentiel sur ces marchés. Nous sommes dès lors en train de nous structurer en tant qu’entreprise générale pour éviter d’entrer dans une logique de sous-traitance étant donné qu’une grande partie de la coordination de chantier des constructions en CLT s’opère déjà chez nous. A terme, nous envisageons de sortir d’usine les panneaux déjà isolés et bardés. Cela nous fera encore gagner en efficacité. A suivre puisque l’étude de rentabilité est en cours…

 

Plus d’informations :

Buildinx

www.buildinx.be

Prix adjugé : 1380 € m²

Le bois se plie décidément à toutes les volontés du jeune designer belge Maarten De Ceulaer. Au départ d’un panneau en bois massif, l’artiste est parvenu à créer une structure aux formes organiques truffée de leds. Un travail d’artisan qui valait bien d’être mis en… lumière.

Diplomé de Sint-Lukas à Bruxelles et de la Design Academy Eindhoven, Maarten De Ceulaer est un adapte des expérimentations artisanales et des travaux sur les matériaux. Sa collection Grid Series en est une parfaite illustration. Mais où s’arrêtera ce designer de talent ?

Digitalisation du bois

L’idée de départ était de travailler sur la digitalisation du bois, explique le designer. Je voulais combiner le matériau naturel à une intelligence artificielle et transformer de simples panneaux en bois en une surface 3D presque virtuelle.

Technique

Pour donner vie à ses panneaux et les plier à ses rêves les plus fous, le designer a employé une technique de fraisage en creusant une multitude de sillons, dans un sens puis dans l’autre. De la sorte, les panneaux ont gagné en élasticité et en souplesse. Je n’ai pas inventé la technique, nous confie-t-il. Mes recherches m’ont fait découvrir l’entreprise suisse Dukta, passée maître dans l’art du fraisage et du cintrage du bois. Cette société a de nombreuses réalisations exemplaires à son actif et a accepté, avec beaucoup d’enthousiasme, de me prêter assistance.

Noyer et tilleul

Le choix des essences était primordial. La collection Grid Series se compose de deux modèles. Le luminaire mural a été réalisé en noyer tandis que le luminaire suspendu a été confectionné en tilleul. Nous devions veiller à ce que le bois reste le plus élastique possible et éviter à tout prix qu’il ne se fende au moment de lui donner la forme voulue, ajoute-t-il.

Travail de précision

Pour creuser les sillons dans les panneaux, le designer bruxellois a d’abord dessiné une trame sur les deux faces du panneau en s’assurant que les lignes de coupe ne se chevauchaient pas. L’objectif de ce travail de précision était d’éliminer un maximum de matière pour pouvoir plier le bois. Le cintrage s’est ensuite effectué à la vapeur. Deux opérations périlleuses car une simple erreur au fraisage ou au cintrage aurait condamné Maarten à tout recommencer.

Eclairage LED

Une fois cintré, le panneau ondulé a été placé dans un moule pour garder la forme souhaitée. L’étape suivante a consisté à intégrer le circuit électrique doté de dizaines de LED. Ce circuit a été entièrement réalisé sur mesure par mon partenaire Lux-Lumen, avec qui j’avais déjà collaboré par le passé. Il ne s’agit pas d’un simple luminaire car vous pouvez le connecter à votre ordinateur pour configurer la programmation de l’éclairage.

Finition

Sans dévoiler tous ses secrets, Maarten De Ceulaer explique que les sillons ont ensuite été rebouchés à l’aide de résine. Pour la finition, un simple ponçage et une couche de vernis ont suffit pour donner le résultat final.

Objets d’éclairage

Commandité par la galerie Victor Hunt Designart Dealer, le projet a nécessité 3 à 4 semaines de production après la phase de recherche. Et le designer de conclure : J’ai beaucoup apprécié de pouvoir mener ce travail de A à Z avec mes différents partenaires. Je reste bien entendu ouvert à toute proposition, mais je ne compte pas décliner le concept dans d’autres niches que celle des objets d’éclairage. Une nouvelle version avec un éclairage plus chaleureux est actuellement en cours de production pour un projet à Bâle. A suivre…

 

Plus d’informations :

Maarten De Ceulaer : www.maartendeceulaer.com

« Il est possible de construire du passif en bois à un prix abordable »

 

L’architecte Jean-Michel Leclercq recherchait une maison familiale de vacances à rénover. Ne trouvant pas son bonheur, il l’a construite en bois, selon le système poteaux/poutres, aux normes passives. Une première expérience concluante qu’il développe aujourd’hui pour ses propres clients.
L’un des objectifs de l’architecte était de prouver que le passif pouvait être financièrement et techniquement abordable et qu’il était possible, de plus, de construire une maison passive très lumineuse. Objectif réussi puisque la construction est certifiée passive et zéro énergie malgré une forte exposition aux vents sur une crête de Wancennes (près de Beauraing) et de larges ouvertures vitrées au nord (pour des raisons de vues) comme au sud (orientation solaire) qui laissent traverser la lumière dans toute l’habitation.

 

Ossature en bois massif

Après avoir comparé plusieurs systèmes constructifs, l’architecte a retenu une structure en poteaux/poutres avec madriers empilés pour le remplissage. « Cette solution est un excellent compromis à mes yeux car elle permet, de garder le bois apparent à l’intérieur  et d’optimiser le bois en tant que structure porteuse sans risque de tassement », explique Jean-Michel Leclercq.

 

Membrane d’étanchéité extérieure

L’ exigence d’étanchéité à l’air est, sans conteste, le point le plus sensible délicat des constructions passives. « De manière classique, la membrane d’étanchéité est posée côté intérieur, ce qui requiert une grande vigilance durant la mise en œuvre pour ne pas la percer. Par ailleurs, si le test d’étanchéité n’est pas concluant, il est souvent complexe d’y remédier étant donné que la membrane n’est plus apparente ».

« Pour contourner ce problème, nous avons longuement discuté avec la société STABILAME de Mariembourg et finalement opté pour une pose extérieure de la membrane d’étanchéité ouverte à la diffusion de la vapeur d’eau. Cette mise en œuvre est beaucoup plus simple, efficace et contrôlable. La pose de l’isolation par-dessus est en continuité parfaite. Il s’agissait d’une première pour l’entreprise, qui propose désormais la technique en option pour ses réalisations. STABILAME est, je pense, aujourd’hui le seul constructeur à offrir une garantie d’étanchéité à l’eau et à l’air au stade du gros-œuvre pour des projets aux normes passives ou basse énergie ».

 

Projet reproductif pour des clients

« D’un point de vue architectural, j’aurais pu me faire plaisir en allant plus loin. Par exemple, en intégrant un porte-à-faux, mais ce genre de prouesse architecturale ne fait que gonfler les prix. Mon objectif était différent. Je visais du simple et de l’économique afin de rester dans un budget abordable dans l’optique de le reproduire pour des clients. Au final, je suis parvenu à atteindre le standard passif et zéro énergie en restant dans l’enveloppe financière d’une maison basse énergie ».

 

Penser simple et stupide (KISS)

Questionné sur son approche, l’architecte répond : « Nous n’avons rien inventé de neuf, juste mis en pratique nos connaissances et beaucoup discuté avec les exécutants. Nous avons réfléchi simple et stupide pour parvenir à une solution d’une simplicité maximale dans l’exécution. Et cette approche génère inévitablement des économies. La construction remonte à 2011 et depuis nous l’avons déclinée à plusieurs reprises pour des clients ».

 

Chêne et robinier

Outre la structure, les planchers et l’escalier sont également en bois. Ces applications et quelques pièces de mobilier ont été réalisées en chêne. En bardage et en terrasse, c’est le robinier qui a été retenu. « Il s’agit d’un bois étonnant et fabuleux. Très stable et durable, ce bois européen (Hongrie et France)  a pris une très belle patine gris argenté ».

 

Plus d’informations :

Atelier des deux maisons, Jean-Michel Leclercq
Jm.leclercq@a2maisons.be
0495/10.95.51
www.a2maisons.be
Prix : 1350 € m²

Un traditionnel chalet ardennais en rondins et soubassement en pierre a été rénové du point de vue de l’enveloppe énergétique. La façade a été conservée et isolée par l’extérieur. La toiture a été refaite à neuf.

Construction d’une petite habitation classique… mais néanmoins d’époque. Ce petit projet n’aura pas été le plus simple à faire passer au niveau de la région à Mons qui semble finalement très rigide par rapport à l’architecture contemporaine. Cette petite maison est bien intégrée dans le tissus ancien de Cambron grâce à la teinte de son parement sa volumétrie qui colle à l’architecture locale. Cette maison a été réalisée en grande partie en auto-construction sur la base d’une ossature canadienne pré-montée en atelier. Le maître de l’ouvrage aura pu découvrir toutes les techniques de construction pour mener à bien son projet.