L’essence de ce projet de mini-maison à Philippeville était de créer un habitat qui s’intègre harmonieusement dans son environnement naturel, tout en offrant un confort de vie moderne et durable.
Concept architectural
Inspiration japonaise : le revêtement en bois brûlé, inspiré de la technique « Shou Sugi Ban », confère aux façades une texture unique et une durabilité exceptionnelle. Ce choix esthétique et technique permet aux maisons de se fondre dans le paysage forestier, tout en offrant une protection naturelle contre les intempéries.
Optimisation de l’espace : la mini-maison est conçue pour maximiser l’espace disponible, avec des aménagements modulables et des rangements intégrés. Les grandes baies vitrées ouvrent les espaces sur la forêt environnante, créant une sensation d’ouverture et de connexion avec la nature.
Matériaux durables : le bois, matériau principal de la construction, est issu de forêts gérées durablement. L’isolation principalement en matériaux biosourcé et le système de récupération et réutilisation d’eau de pluie témoignent de notre engagement en faveur de l’environnement.
Expérience de vie
Lumière et nature : les grandes baies vitrées inondent les espaces de lumière naturelle et offrent une vue imprenable sur la forêt environnante, créant une atmosphère chaleureuse et apaisante.
Calme et sérénité : l’emplacement en pleine nature offre un cadre de vie paisible et ressourçant, idéal pour se reconnecter avec soi-même et avec l’environnement.
Confort moderne : malgré leur taille compacte, cette habitation offre tout le confort nécessaire pour une vie moderne et agréable, avec des équipements de qualité et des finitions soignées.
Vision du projet
Ce projet de mini-maisons en bois brûlé à Philippeville est une réponse aux défis de notre époque : la recherche d’un habitat plus durable, plus respectueux de l’environnement et plus en phase avec nos aspirations de simplicité et de connexion avec la nature.
En choisissant de vivre dans une mini-maisons, vous faites le choix d’un mode de vie plus authentique et plus responsable, tout en profitant d’un cadre de vie exceptionnel, où l’architecture et la nature se conjuguent harmonieusement.
Cette maison vous rendra heureux par sa forme simple et son utilisation chaleureuse des matériaux.
À l’intérieur, la maison en bois a une touche aérée. Les vues sont nombreuses, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les matériaux utilisés sont souvent contrastants, doux et durs, chauds et froids, blancs et noirs.
Les espaces extérieurs couverts servent non seulement de brise-soleil, mais aussi de transition douce vers l’extérieur et l’ensemble de l’environnement. Il abrite également un abri de jardin.
Le terrain est situé sur un coin. C’est également sur ce coin que se trouve le sud.
L’escalier en colimaçon relie les trois niveaux de manière ludique.
La méthode constructive sèche offre de nombreux avantages et est écologiquement fondée.
L’école maternelle et primaire des Prés Verts à Jette s’est doté d’un nouveau cadre d’apprentissage ultra moderne. Les cours sont désormais donnés dans deux bâtiments en bois. Ou plus précisément en CLT (panneaux de bois lamellé-croisé). Mais quel est l’intérêt de construire une école en CLT ? Jérôme Verslype, gestionnaire de chantier de la société de construction bois TS Construct, nous explique.
Depuis quelques mois, la vie des enfants et des enseignants des écoles maternelle et primaire des Prés Verts a radicalement changé. Fini les cours dans les vieux conteneurs. Désormais, l’apprentissage se déroule dans de nouveaux bâtiments en bois.
« Cela change la vie », affirme une enseignante. « Le cadre est incomparable. Les portakabins n’étaient pas isolés. Aujourd’hui, les journées sont beaucoup plus agréables et les enfants se sentent mieux ». Diverses études internationales menées dans des écoles en bois le confirment. Les enfants y sont davantage attentifs en classe. L’ambiance y est plus détendue. Et ils y respectent davantage les locaux (moins de tags ou dégradations).
Construction en CLT
Même si les aménagements extérieurs ne sont pas encore terminés, la rue scolaire est métamorphosée depuis la construction des deux bâtiments avec bardage en mélèze. Le côté chaleureux du matériau est aussi très présent en intérieur car le bois y est laissé apparent.
« C’est l’un des atouts du CLT. Les panneaux de bois peuvent rester visibles à l’intérieur. L’utilisation du CLT était une suggestion de l’agence d’architecture A229, qui compte de nombreuses références en bois », commente Jérôme Verslype, de la société de construction bois TS Construct.
Budget
En coûts directs, probablement qu’une construction traditionnelle aurait été un peu moins chère sur ce projet car le CLT n’a pas été utilisé à son plein potentiel. Toutefois, le CLT présente plusieurs avantages non négligeables comme la rapidité de mise en œuvre ou l’absence potentielle de travaux de finition en intérieur. Par rapport à l’ossature bois, le CLT facilite également les choses sur le plan de la stabilité (ce qui limite l’épaisseur du complexe de plancher, voir paragraphe ‘planchers nervurés’ ci-après) ou du montage (grande surface d’un seul tenant mise en œuvre rapidement).
Délais de construction
« À partir du feu vert du maître d’ouvrage, nous comptons environ 2 mois de conceptualisation. Ensuite, il faut compte 4 à 5 semaines pour être livré des panneaux sur mesure. Ce délai sert également à régler les impétrants, les fondations, le bétonnage… Le montage des deux bâtiments de l’école a quant à lui pris à peine 4 semaines avec deux grues et deux équipes de cinq personnes. C’est extrêmement rapide. En traditionnel, la construction aurait nécessité 3x plus d’effectifs ouvriers pour tenir ce délai. Aux Prés Verts, en 6 mois, le gros du projet était terminé », ajoute Jérôme Verslype.
Traitement au feu
« Contrairement à ce que pensent les gens, le bois est nettement supérieur au métal en termes de résistance au feu. D’une part parce que le matériau résiste à des températures plus élevées et d’autre part parce qu’on peut mieux le maîtriser et le dimensionner.
« Pour cette école maternelle, nous avons dû traiter le CLT pour atteindre une classe de réaction au feu B (au lieu de D-s2, d0) même si l’Arrêté Royal en la matière (datant du 7 juillet 1994 et modifié plusieurs fois ultérieurement) n’est pas très clair et, de ce fait, est sujet à interprétation subjective », ajoute-t-il. Pour la petite histoire, le bâtiment voisin de l’école est… la caserne de pompiers !
Planchers nervurés
Autre atout du CLT, il permet le franchissement de grandes portées. Pour encore accroître la portée tout en réduisant l’épaisseur du complexe de plancher, les panneaux CLT sont liaisonnés aux poutres en lamellé-collé sur lesquelles ils reposent. Il s’agit donc d’une configuration en planchers nervurés.
Détail technique, le lamellé-collé et le CLT ne se tassent pas de la même manière. Pour éviter les problèmes, les poutres lamellées-collées ne reposent pas directement sur les entailles des panneaux de CLT verticaux.
Pour optimiser l’acoustique, une membrane résiliente a été posée entre les panneaux verticaux et les panneaux horizontaux afin de limiter la transmission des bruits entre les étages. C’est pour cette même raison que les plinthes ont été réhaussées de quelques millimètres, afin de les désolidariser du plancher et de ne pas transmettre les bruits entre les planchers et les murs.
Détails du bardage
Les plus observateurs auront remarqué les découpes en biseau dans les éléments verticaux du bardage. Ce détail ‘casse-goutte’ évite la stagnation de l’eau sur le bois de bout et, à terme, la pourriture ou le noircissement du bois au niveau des raccords.
Isolation
Il ne s’agit pas de bâtiments passifs mais dont le standard est élevé. Un matelas de 20 cm de laine de roche est posé en extérieur, tandis que les sols sont isolés sur 14 cm et que les plafonds le sont sur 16 à 20 cm.
Le bâtiment primaire en R+2 a une superficie de 10 x 28 m et compte sanitaires et salle de gym en rez-de-chaussée et 2 classes plus un espace didactique par étage. Le bâtiment des maternelles en R+1 s’étend sur 25 x 25 m et compte les bureaux du secrétariat, la salle des professeurs ainsi que 6 classes.
Escalier et mobilier
Le tablier de l’escalier est en CLT, tandis que les marches sont en lamellé-collé recouvert de hévéa. Comme la plupart des produits en CLT, les panneaux sont labellisés PEFC.
Dans un esprit de circularité, les chutes des panneaux de CLT (découpes des ouvertures des fenêtres) ont été récupérées pour être transformées en bancs devant les baies vitrées dans les couloirs.
L’avenir du CLT ?
« Les écoles en CLT ont le plus en plus la cote, la demande augmente », poursuit Jérôme Verslype. « Le CLT a clairement pris le dessus sur l’ossature bois dans ce créneau depuis quelques années. Le CLT présente des avantages incontestables pour les grands bâtiments tels que les écoles. La nature du produit, qui reste visible en finition intérieure, participe aussi à la qualité de l’ouvrage. Le phénomène devrait encore s’accentuer lorsque l’Eurocode 5 intégrera les possibilités de dimensionnement pour le CLT d’ici probablement deux ans. »
Plus d’infos
Donneur d’ordres : Rphi management
Bureau d’études : Ney + Partners / WOW, https://wow.timber-engineering.partners/
Architecte : A229, www.a229.be
Construction bois : TS Construct, www.ts-construct.be
D’ici peu, Bruxelles comptera son premier immeuble en R+8 en bois. Outre les avantages classiques de la construction bois, ce projet immobilier illustre aussi l’intérêt des chantiers plus rapides avec moins de nuisances pour les riverains en milieu urbain.
Dès le départ, le client de cet immeuble de bureaux avait marqué son intérêt pour le matériau bois. Nextensa, un investisseur et promoteur immobilier belge, souhaite en effet développer un portefeuille de bâtiments de plus en plus écologiques.
« L’objectif était de construire un bâtiment bas carbone offrant un environnement sain pour les occupants », explique Philippe Courtoy, spécialiste bois au sein de Wood Shapers, une entité du groupe de construction CFE.
Collaboration le plus tôt en amont
La construction en bois d’immeubles de grande ampleur nécessite des réflexes différents de la construction traditionnelle. D’où l’intérêt d’impliquer le constructeur bois le plus tôt possible dans le processus.
Ayant déjà collaboré à plusieurs reprises par le passé, les architectes de Archi 2000, les ingénieurs du bureau d’études WOW NEY et les spécialistes de Wood Shapers ont uni leurs forces à un stade précoce du projet. « Cette approche permet des gains de temps et d’efficacité appréciables », poursuit Philippe Courtoy.
Système constructif
Sur le plan constructif, les auteurs du projet ont opté pour une structure poteaux-poutres en bois lamellé-collé avec des planchers en CLT (cross laminated timber). La combinaison est idéale pour un immeuble de bureaux. En effet, le système de planchers massifs en CLT permet une distribution aisée des techniques spéciales tout en limitant l’encombrement entre deux étages.
Façade attachée aux planchers
Détail technique intéressant, la façade est reprise par les planchers en bois avec un porte-à-faux d’un mètre. Il s’agissait d’une volonté de l’architecte pour une question esthétique.
Sur le plan technique, détacher la façade de la structure a nécessité l’utilisation de renforts sur la partie supérieure des planchers pour éviter toute éventuelle déformation des poutres en bois. Concrètement, le constructeur a ‘liaisonné’ les trois éléments que sont les poutres, les planchers et les renforts métalliques) afin de limiter le fléchissement des éléments de planchers.
Contraintes liées aux bâtiments élevés
Les bâtiments en bois de grande taille doivent répondre à des exigences plus contraignantes que les immeubles en bois de petite taille. Ainsi, il est par exemple nécessaire de protéger les assemblables en prévoyant des habillages en bois au niveau des connexions métalliques pour offrir à ces éléments une tenue au feu de minimum 2h.
En termes de réaction au feu, la loi impose aussi que les voies d’évacuation, comme les cages d’escaliers ou d’ascenseurs, ne puissent contenir de bois apparent. Dans des espaces de bureaux paysagers, cette notion de ‘zone d’évacuation’ est toutefois beaucoup moins aisée à définir/localiser que dans un appartement ou un bureau fermé. Le maître d’ouvrage avait demandé une petite dérogation à ce niveau, pour éviter de protéger certains éléments en bois dans les bureaux paysagers, mais les services d’incendie ont estimé que même si tout le bâtiment était sprinklé, la totalité des bureaux devait être considérée comme zone d’évacuation.
« Il est dommage que chaque service d’incendie semble avoir parfois une interprétation différente de l’arrêté royal qui fixe le cadre légal des questions liées au feu », déclare Hugues Frère, directeur de Hout Info Bois, le centre belge d’information technique et de promotion valorisant le bois et son utilisation.
« Il serait intéressant d’uniformiser les positions et de s’inspirer des bonnes pratiques de pays étrangers à forte tradition bois où des projets de construction en bois beaucoup plus élevés sont soumis à des règles moins contraignantes mais plus adaptées à la construction bois », poursuit Philippe Courtoy.
Moins de nuisances pour les riverains
En comparaison avec une construction traditionnelle, ce chantier en bois a permis de boucler le gros œuvre fermé en 8 mois au lieu de 12. Un gain de temps appréciable tant pour le promoteur que pour les riverains. D’autant que le chantier est moins bruyant, moins poussiéreux et nécessite moins de charroi.
« Dans ce quartier européen de Bruxelles (Rue Montoyer), une riveraine excédée par la multiplication des chantiers de construction a récemment déclaré à un responsable du projet qu’elle rêverait que tous les chantiers soient en bois », poursuit notre interlocuteur. « Un message interpellant qui met clairement en avant les atouts de la construction bois en milieu urbain fort densifié ».
Et le prix ?
Difficile de comparer car les concepteurs n’ont pas chiffré différents cas de figure. « En coût direct, la construction en bois reste plus chère mais si l’on tient compte des coûts indirects, du prix carbone, de la plus-value à la revente (dans certains pays, le législateur impose déjà aux promoteurs immobiliers un pourcentage minimum de bâtiments bas carbone dans leur portefeuille, ce qui booste de facto la valeur des constructions en bois à la revente), de la déconstruction en fin de vie du bâtiment, la balance penche nettement en faveur du bois », conclut-il.
Plus d’infos
Donneur d’ordres : Nextensa, www.nextensa.eu/fr
Bureau d’études : WOW NEY, www.bureau-etudes-bois.be
Architecte : Archi 2000, www.archi2000.be
Construction bois : Wood Shapers, www.woodshapers.com
Comme beaucoup de bâtiments des années ‘60 ou ‘70, celui du Centre Régional d’Aide aux Communes (CRAC) à Namur était un gouffre énergétique. Avec la collaboration du bureau d’architecture Urban Architectes, le SPW Service Public de Wallonie a récemment mené un projet pilote d’isolation de façade à l’aide de caissons préfabriqués en ossature bois dans cet immeuble de bureaux en rez+5.
La Région Wallonne est propriétaire de nombreux immeubles et cherche naturellement à réduire ses factures énergétiques. Pour la rénovation de l’immeuble de bureaux du CRAC à Namur, elle a lancé un appel à projets afin d’explorer des solutions de rénovation créatives.
C’est finalement le projet d’Urban Architectes, en collaboration avec le bureau d’études Eureca et l’entrepreneur Machiels Building Solutions, qui a remporté la mission.
Une rénovation technique
« Le projet retenu est une proposition technique avant d’être une proposition architecturale », explique Anthony Seutin, d’Urban Architectes. « L’idée était de réemballer tout le bâtiment avec des façades préfabriquées en ossature bois ».
L’une des contraintes était d’éviter le déménagement (complexe, coûteux et fastidieux) des occupants durant les travaux. D’où la proposition du bureau d’architectes d’utiliser des caissons isolés à venir empiler sur les façades extérieures. Ce n’est que lorsque toute la nouvelle enveloppe extérieure a été posée que les anciennes façades vitrées ont été démontées par l’intérieur.
Les différentes étapes de la rénovation
Réduire la surchauffe et la facture énergétique
Pratiquement entièrement vitré sur les façades nord et sud, qui plus est avec des châssis d’anciennes générations, le bâtiment était un four l’été et un frigo l’hiver. Le maître d’ouvrage avait donc demandé de réduire les surfaces vitrées et d’optimiser le confort intérieur.
Pour compenser la diminution des apports lumineux naturels, l’étage supérieur a été doté d’un système d’éclairage LED intelligent. La ventilation a elle aussi été entièrement repensée. La combinaison des mesures prises a permis d’améliorer la performance énergétique du bâtiment selon un facteur 10 !
Structure de la façade
La structure de la nouvelle façade a été imaginée sur base des contraintes de la préfabrication en atelier. Un point que les architectes ont tenu à souligner visuellement, par exemple en laissant les joints horizontaux entre caissons visibles ou en adoptant la hauteur des caissons comme hauteur des ouvertures vitrées. Quant au bardage métallique, il a été sélectionné pour sa facilité de montage et pour sa bonne protection de l’ossature bois.
Un système d’isolation de façade pour d’autres bâtiments ?
La structure très répétitive du bâtiment se prêtait parfaitement à la solution proposée. Le principe est certainement duplicable ailleurs pour des bâtiments à l’architecture régulière. La facture totale dépend naturellement de la complexité des détails de jonction liés à l’architecture du bâtiment.
Signalons que l’approche proposée par l’architecte a aussi été retenue parce qu’elle permettait d’éviter un double déménagement du personnel. Si l’on tient compte des coûts directs et indirects, cette solution est intéressante financièrement et certainement une piste à explorer en rénovation d’immeubles de ce type.
Innovations
Et Marco van Geel, responsable de Machiels Building Solutions, d’ajouter : « Le système en soi n’est pas neuf mais l’approche était innovante à plus d’un titre. Tout d’abord, les caissons ont été entièrement réalisés (jusqu’aux finitions) en atelier. Ensuite, ce n’est qu’après le montage complet sur place que les occupants ont été déplacés un laps de temps très court dans le bâtiment pour que nous puissions procéder aux finitions intérieures. L’impact sur les occupants a dont été très limité. Enfin, pour optimiser la préparation du chantier, nous avons procédé à un scan 3D complet du bâtiment. C’était une première. Le modèle 3D a ainsi été intégré dans tous nos systèmes pour permettre un engineering complet en 3D, depuis la conception jusqu’à la production des caissons. Les principes LEAN ont également été appliqués dans ce projet ».
Pour Marco van Geel, l’excellente collaboration tout au long du projet, la flexibilité affichée et l’esprit constructif des différents intervenants ont clairement contribué au succès du projet.
Signalons que le projet a démarré en septembre pour être livré en janvier et que le montage sur place a duré à peine un mois !
Plus d’infos
Maître d’ouvrage : SPW Service Public
Architecte : Urban Architectes, www.urbanarchitectes.be
Bureau d’études en énergie : Eureca, www.eureca-net.be
Entrepreneur général : Machiels Building Solution, www.machielsbuildingsolutions.be/fr
Photos:
(c) Machiels Building Solutions
(c) Charlotte LAMBY- URBAN Architectes
La parcelle est située au bout d’une rue sans issue, sur un tronçon du flanc sud-ouest du Plateau Avijl. La voirie s’arrête au pied du talus. Le dénivelé s’accentue brusquement jusqu’au pied du mur d’enceinte d’un ancien couvent (aujourd’hui disparu) 6 mètres plus haut derrière lequel s’étend le Plateau, tous deux classés. Ce mur constitue les limites NE et SE de la parcelle.
En trapèze, elle s’élargit vers le fond alors que le dénivelé, moins intense, se prolonge dans les jardins voisins.
Parti :
> Maintenir la perception du profil du talus et son caractère arboré en minimisant l’emprise des accès:
-les accès se cantonnent en partie basse;
-la distribution vers les étages longe le pignon voisin;
-la mise en place de l’accès aux emplacements de stationnement couverts et donc aussi leur position réduisent leur emprise. Le stationnement des voitures directement sous le talus donne la possibilité d’un accès latéral. Ceci permet de remodeler le profil et évite de devoir pratiquer une trouée dans le talus pour permettre un accès carrossable en façade avant.
>Donner un accès de plain-pied au jardin aux niveaux en contact avec la pente.
Le dénivelé est utilisé pour donner accès de plain-pied au jardin à trois niveaux. De légères adaptations du relief permettent de parfaire l’intégration du projet.
>Ponctuer l’about de la rangée de maisons entre le contexte de la rue et celui du Plateau Avijl.
La légère pente de la rue se traduit par le décrochement des niveaux de corniche et de faîte des maisons de la rangée.
La forte pente du talus contribue à maintenir le rythme, voir à l’accentuer proportionnellement.
>Percevoir, parcourir, ressentir le site et ses alentours : le talus, le jardin, le mur d’enceinte, l’intérieur d’îlot, la plateau Avijl, le Kauwberg. Bénéficier des orientations E, S, O.
Les composants de la parcelle, son environnement, les prescriptions urbanistiques (PPAS) ont évidemment influencé la répartition du programme et généré la volumétrie et l’expression du projet.
L’atelier au 1er et le séjour au 2è, tous deux traversants ont accès de plein pieds au jardin (avant et arrière). Visuellement, le mur d’enceinte étire et élargit le séjour. Les surfaces sont libres, sans cloison structurelle. Ce dispositif permettra leur évolution, leur adaptabilité et leur reconversion.
Les espaces intérieures offrent de multiples vues et perspectives sur l’extérieur. Une travée de la façade rue sort du plan pour offrir au séjour une échappée visuelle sur le Kauwberg et laisser entrer le soleil couchant.
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Envie de vacances à la mer ? Que diriez-vous d’un séjour dans cette maison de vacances en bois ? L’architecte Wim De Beus a conçu cette construction en CLT comme un cas d’études. Un projet expérimental dans lequel il compte emménager pour ses vieux jours.
Cette construction en bois avec vue sur les dunes d’Oostduinkerke est baptisée Kabano. Il s’agit du résultat d’une réflexion de l’architecte Wim De Beus sur l’habitat du futur. Comment construire une maison moderne durable, peu énergivore et accessible financièrement ?
Construction en CLT
Dès le départ, l’architecte voulait travailler en panneaux de bois massif lamellés-croisés (CLT). J’avais déjà réalisé des projets en CLT et je trouve ce produit fantastique, déclare Wim De Beus. Ses avantages sont nombreux : rapidité de construction, facile à usiner, grande liberté architecturale… Avec un autre système constructif, j’aurais par exemple dû recourir à des poutrelles massives pour obtenir une telle portée.
Quid du coût ?
L’un des désavantages du CLT est son coût pour des projets tels que des habitations unifamiliales. Plusieurs clients particuliers ont renoncé au CLT pour des raisons budgétaires. A mon sens, il convient de relativiser le surcoût initial car le CLT permet de réaliser d’importantes économies en aval.
En laissant quelques parois intérieures apparentes, le maître d’ouvrage est parvenu à réduire les coûts de finition. Le CLT est très populaire en Allemagne, où j’ai visité plusieurs projets, mais les Allemands recouvrent les panneaux avec des plaques de plâtre. Moi, j’ai préféré conserver le bois visible à divers endroits. C’est très esthétique. Le propriétaire a aussi réalisé lui-même divers aménagements, comme l’installation du système de ventilation, facile à fixer sur de tels panneaux en bois. Bon à savoir, les saignées dans les panneaux sont aisées à exécuter mais il convient de tenir compte des directions constructives des panneaux pour ne pas les déforcer.
Financièrement, le principal gain du CLT est indirect, raison pour laquelle il est sans doute sous-estimé. La rapidité de la construction en CLT m’a permis d’entrer plus rapidement dans le bien et donc de générer des recettes locatives bien plus rapidement qu’en construction traditionnelle. L’un dans l’autre, j’estime que, dans mon cas, le budget global reste très abordable.
Eviter la surchauffe
Pour augmenter l’inertie de la construction, et dès lors mieux absorber la chaleur à la saison chaude, l’architecte a combiné le bois avec des chapes et un escalier en béton. Une solution qu’il qualifie de fonctionnelle et efficace.
Presque neutre en énergie
Le projet Kabano est également un exemple sur le plan énergétique : récupération de l’eau de pluie, panneaux solaire et pompe à chaleur, système de ventilation performant, système domotique entièrement automatisé avec détecteurs de présence pour placer l’habitation en veille lorsqu’elle n’est pas occupée.
Le test d’étanchéité à l’air est une formalité dans les constructions en CLT, ajoute l’architecte. Les résultats sont exceptionnels. Les performances énergétiques du bâtiment vont au-delà des normes qui entreront en vigueur en 2021. Nous atteignons un niveau E de 18, un niveau K de 36 et un niveau S de 31 !
Préparation minutieuse
Pour Wim De Beus, le principal défi de la construction relevait de la préparation du chantier. Le travail d’étude est beaucoup plus poussé, j’ai passé énormément d’heures sur mon ordinateur pour vérifier chaque détail. Ce temps est toutefois largement récupéré sur chantier. Tout était monté en trois jours. Et deux jours plus tard, toit et châssis étaient placés.
Autre détail, la chape de béton devait être parfaitement plate pour accueillir la construction en bois. Ça se joue au millimètre. J’ai d’ailleurs fait appel à un géomètre pour m’assurer de la qualité du travail.
Traitement du bois
Par précaution, Wim De Beuse a fait imprégner les panneaux en CLT pour les protéger d’éventuelles attaques d’insectes. Ce n’est pas un luxe superflu car les panneaux ne sont pas traités en usine et le coût est minime (environ 2000 euros), dit-il.
Le bardage en bois qui recouvre l’habitation a été réalisé en afzélia, une essence de classe de durabilité 1. Un choix idéal pour un environnement agressif à proximité de la mer. A l’intérieur, l’architecte a récupéré de nombreuses chutes de bois pour se confectionner une partie du mobilier, comme les lits superposés ou la bibliothèque.
Pour ceux qui souhaiteraient tenter l’expérience, cette habitation en CLT est mise en location. Plus d’informations sur www.kabano.be
Plus d’infos
copyright photos : Wim De Beus
Construction bois, standard passif, bâtiment zéro énergie… Tels sont les fils rouges de la construction du siège de l’entreprise Dimi et de sa nouvelle extension dans les Hautes Fagnes. Vous avez dit projet exemplaire ?
En 2011, la société Dimi, spécialisée dans l’import/export de confiseries, charge le bureau d’architectes Crahay & Jamaigne de réaliser le premier immeuble de bureaux belge certifié passif-zéro énergie.
Le projet comprend un plateau de services de 400 m² au demi sous-sol (maçonné) ainsi que deux plateaux de bureaux d’une même superficie chacun en ossature bois aux étages supérieurs.
Matériau bois et standard passif
Le choix de la construction en bois faisait partie de la demande du client, explique l’un des architectes.
Le zéro énergie (balance entre l’énergie consommée pour l’utilisation du bâtiment et l’énergie produite sur site) dépend principalement de choix techniques. L’obtention du critère passif, pour sa part, a été facilitée par le choix du matériau bois.
Exemplaire à plus d’un titre, la construction a récolté de nombreux éloges et notamment remporté un International Award for Sustainable Architecture Awards 2018 dans la catégorie ‘bureaux’.
Extension en bois
Dès le départ, les architectes avaient prévu la possibilité d’aménager une extension. Cette dernière a finalement vu le jour en 2018-19.
Entièrement satisfait des matériaux de la première phase, le maître d’ouvrage a maintenu son choix initial pour l’extension, aussi bien pour l’intérieur que pour l’extérieur. A la seule différence que, cette fois, les trois niveaux ont été réalisés en ossature bois.
Délais
Le planning initial prévoyait une réalisation complète endéans les neuf mois, ce qui a pu être tenu à peu de détails près. Un défi de taille pour un bâtiment d’une telle taille (1200 m²).
Outre le respect du programme et du budget, les principaux défis ont concerné le standard passif, le zéro énergie ainsi que l’intégration de l’extension à l’architecture existante, précise l’architecte Jean-François Crahay.
En ce qui concerne plus spécifiquement l’ossature bois, deux détails ont bénéficié d’une attention particulière : d’une part, la structure portante du plafond de toute la zone du réfectoire sans colonne intermédiaire et, d’autre part, le respect des normes de résistance au feu.
Réfectoire sans colonnes
Le réfectoire situé au rez-de-chaussée s’étend sur 8 x 12 m sans la moindre colonne. Pour une telle portée, des lamellés-collés standard en épicéa (GL24) auraient nécessité des sections démesurées et dès lors peu esthétiques, explique Gilbert Leyens, administrateur délégué de Concept Ecologis, en charge de la réalisation bois.
Le problème a été solutionné en travaillant avec des lamellés-collés horizontaux en hêtre (lamibois Baubuche de Pollmeier, GL60). Pour une même résistance, cette solution présentait une épaisseur inférieure à la moitié d’un lamellé-croisé classique. Cela a donc permis de les intégrer de manière invisible dans les plafonds.
Résistance au feu
Pour répondre aux exigences des normes incendies des immeubles de bureau, Jean-François Crahay explique avoir travaillé selon une approche classique, à savoir un compartimentage à l’aide de plaques anti-feu et, concernant les éléments de la structure porteuse, soit une protection par des éléments anti-feu, soit un surdimensionnement en conséquence.
Quelques chiffres
Le volume de bois utilisé pour l’extension (1238 m² de cloisons et 1200 m² de planchers et toiture) est de 124 m³, dont 10 m³ de lamellés-collés en hêtre et 41 m³ de lamellés-collés en épicéa.
Le complexe des parois extérieures affiche une épaisseur de 45 cm et se compose d’une ossature de 28 cm isolée en fibre de bois, d’une lattage technique isolé sur 6 cm, d’un panneau OSB couvert de plâtre et d’un bardage en cèdre.
Plus d’infos
Photos : © Crahay & Jamaigne
Discrètement, un énorme projet de rénovation est en train de voir le jour sur le site de Tour & Taxis au cœur de Bruxelles. Parallèlement à la rénovation de la structure métallique de la Gare Maritime, le projet intègre en effet aussi la construction de bâtiments multi-étages en CLT sur une superficie de… 45.000 m².
L’ancien terminal ferroviaire de marchandises construit au début du 20e siècle subit actuellement une cure de jouvence. Un projet d’ampleur car l’opération comprend la rénovation de l’imposante structure métallique (qui s’étend sur une superficie de 40.000m²) mais aussi et surtout l’aménagement d’espaces retail et de bureaux sous la structure métallique.
Bâtiments multi-étages en bois
Le volume intérieur de la Gare Maritime est aménagé en différents bâtiments multi-étages indépendants à hautes performances énergétiques. Des bâtiments entièrement en bois en rez + 3.
Le choix du matériau
Extensa, le maître d’ouvrage, souhaitait travailler en bois, explique Charline Lefevre, en charge du projet au sein du bureau d’études WOW/Ney & Partners. Toutefois, le surcoût de la construction bois par rapport à des bureaux traditionnels a été l’un des premiers obstacles à surmonter. Le budget remis était supérieur aux attentes du client. Finalement, les arguments en faveur du bois ont été entendus, mais divers compromis ont été consentis pour compresser le budget.
Planchers en CLT
Le CLT n’était pas nécessairement la première option envisagée. Différents systèmes de planchers ont été proposés. Etant donné les portées voulues par l’architecte, c’est le plancher nervuré en panneaux massifs CLT (Cross Laminated Timber) collaborant avec des poutres lamellées-collées qui l’a emporté. Cette combinaison équivaut à une poutre en T. La plupart des portées font 7,2 m et vont jusqu’à 8,4 m, des distances liées à l’utilisation d’une trame de 1,2 m (idéale dans la conception de bureaux). La distance entre les nervures du plancher collaborant est d’ailleurs de 1,2 m.
Optimisation des sections des poutres
L’un des enjeux était de continuer de travailler avec le bois pour les grandes portées, poursuit Charline Lefevre. L’architecte ne voulait pas de système mixte (type bois-acier), ce qui demandait de recourir à des poutres de grandes sections (certaines poutres offrant de grands porte-à-faux font jusqu’à 1.36m de hauteur).
Afin de réduire le volume de bois, nous avons alors travaillé sur l’optimisation des sections. Ainsi, la volonté de recourir à des poutres alignées avec le niveau supérieur du CTL a par exemple exigé des optimisations qui ont été réfléchies en partenariat avec l’entreprise bois sur le projet. Nous sommes habitués à proposer des variantes d’exécution pour répondre à des contraintes de budget, poursuit l’ingénieure.
Conception des assemblages
Sur ce projet, beaucoup d’assemblages restent visibles. Il s’agit d’un choix des concepteurs de rendre le bois le plus visible possible.
Acoustique
L’acousticien a préféré travailler dans la masse pour atteindre les exigences acoustiques. En l’absence de chape en béton, c’est un système sec avec un plancher plus lourd qui a été retenu. En effet, l’acousticien a choisi d’atteindre les exigences acoustiques grâce à la masse du plancher. Le faux-plancher technique mis en place apporte donc la masse nécessaire.
Planning et fabrication
Le planning extrêmement serré a lui aussi eu un impact sur la méthode de travail, obligeant parfois à prendre des décisions rapides pour tenir les délais. La construction a été divisée en 10 grands ‘blocs’ en bois et 2 plus petits. Le délai de construction par bloc est de six semaines. Un délai légèrement dépassé pour le premier bloc, d’où la nécessité d’apporter des ajustements en cours de chantier. Fort heureusement, la nouvelle construction est entièrement couverte par la structure métallique.
Innovation ?
Le projet de volumes intérieurs dans la Gare Maritime comporte 9000 m³ de bois de construction, dont 3000 m³ de bois lamellé collé et 6000 m³ de panneaux massifs contre-collés (CLT), ce qui en fait actuellement, en volume, le plus grand projet européen en bois. Questionnée sur les innovations utilisées, elle évoque le recours au type d’assemblage des grandes poutres via des connecteurs HSK, c’est-à-dire avec des plaques d’acier perforées, moisées et collées dans la poutre avec une résine epoxy. Un réel avantage sur le plan des contraintes au feu puisque tout reste à l’intérieur des poutres. Les assemblages sont donc protégés à l’intérieur des poutres tout en offrant une reprise des grands efforts.
Maître d’ouvrage : Extensa – www.extensa.eu
Architecte : Neutelings Riedijk Architects – www.neutelings-riedijk.com
Etude de stabilité : Ney & Partners – www.ney.be
Le propriétaire du Vignoble du château de Bousval souhaitait un chai durable. Charly Wittock, du bureau d’architecture AWAA, lui a sorti un grand cru architectural. Un bâtiment en bois (CLT) pour s’intégrer au mieux dans le paysage.
Tout comme le bon vin, le chai du Vignoble du château de Bousval a eu le temps de mûrir dans les meilleures conditions. Avant même de planter ses premières vignes, le propriétaire a demandé à son architecte de réfléchir à un chai élégant, fonctionnel et durable.
Construis-moi un chai
Sans expérience dans ce domaine, nous avons d’abord visité de nombreux vignobles, explique Charly Wittock, architecte chez AWAA. Alors que les chais récents ont tendance à recourir à énormément de technologies modernes, nous avons préféré revenir aux bases des chais traditionnels en adoptant une approche la plus artisanale possible et la moins mécanisée.
Obtention des permis
Ce choix impliquait une implantation du bâtiment la plus proche possible des vignes, pour limiter les transports, et pas dans le bas de la vallée, comme l’aurait souhaité l’urbanisme. Nous nous trouvions par ailleurs en zone agricole et forestière à proximité d’une zone Natura 2000. Autant dire qu’il n’a pas été simple d’obtenir le permis. C’est notamment pour cette raison que nous avons cherché à ce que le bâtiment se confonde dans le paysage.
Bardage en bois noir
Pour l’intégrer au mieux dans l’environnement, le chai a été doté d’une toiture verte tandis que la partie visible de la construction est recouverte d’un bardage en douglas noir. Nous avons trouvé un fournisseur qui a accepté d’autoclaver le bois avec un pigment noir plutôt que vert. Visuellement, la construction se fond idéalement avec le sous-bois du décor, ajoute l’architecte.
Détail bon à savoir, un bardage en bois noir favorise l’échauffement du bois, ce qui peut entraîner deux effets indésirables, précise Hugues Frère, de Hout Info Bois. D’une part, le bois peut travailler davantage. Sur ce point, une mise en œuvre ajourée peut limiter les désagréments liés à la déformation. D’autre part, si le bois n’a pas été séché à plus de 60°C, on s’expose à un risque d’écoulement de résine, peu esthétique. Le séchage à plus de 60°C entraîne en effet une cristallisation de la résine, qui évite les risques de coulée à terme.
Le bois meilleur marché que le béton
En raison des nombreuses courbes du bâtiment, une ossature tout en béton aurait coûté beaucoup plus cher qu’une structure mixte béton/bois. La partie enterrée du bâtiment est en béton tandis que la partie visible a été réalisée en panneaux CLT. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la construction en CLT a permis une économie d’environ 20%, affirme Charly Wittock. Outre l’économie, le bois a aussi accéléré le processus de construction grâce aux éléments pré-montés tout en réduisant l’impact sur le site du chantier.
Panneaux CLT
Pour s’assurer de travailler le bois dans les règles de l’art, le bureau d’architecture a collaboré avec Axel Ketele, artisan du bois et responsable de Timberframing. Une coopération jugée très complémentaire. Une expérience à reproduire.
C’est la première fois que nous utilisions le CLT à une telle échelle, enchaîne l’architecte. Vu la nature du projet, nous avons laissé le bois apparent en optant pour une finition intérieure brute. Le bois ajoute une touche chaleureuse tout en renforçant l’âme artisanale du projet.
Bois omniprésent
Le bois se retrouve un peu partout dans le projet. En plus de la structure, tant les châssis que les portes sont aussi en bois. Ici, les donneurs d’ordres ont privilégié l’Accoya, un bois acétylé. Même la signalétique a adopté le matériau bois, en combinaison avec des gravures au laser.
Le propriétaire semble ravi de la construction, conclut l’architecte. Les échos lors de l’inauguration du chai étaient également très positifs. Nous attendons avec impatience le feedback après les premières vendanges cet automne. À suivre…
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copyright photos : Serge Brison
Le marché immobilier est-il prêt pour le CLT (Cross Laminated Timber)? Rapidité d’exécution, excellente performance thermique, performance structurelle optimale : de plus en plus de candidats bâtisseurs en apprécient les multiples avantages. Stairway to Heaven, une maison construite sur une colline à Grimbergen, est un bel exemple du bureau anversois VIVA Architecture.
La construction bois ne correspond plus du tout à l’image « babacool » de ses débuts, nous dit Sylvie Bruyninckx de VIVA Architecture en allant droit au but. Cette habitation unique montre très bien qu’une maison moderne et finement détaillée est possible en structure CLT.
Construction rapide et durable
Dès le départ, les propriétaires de cette maison à Grimbergen n’étaient plus à convaincre. Cette famille voulait construire de manière durable et a donc opté pour une construction en bois. Un élément important dans ce choix a été la rapidité avec laquelle ce projet pourrait être réalisé. Une construction traditionnelle prend d’habitude jusqu’à un an, alors qu’avec le CLT le temps de construction peut être réduit de moitié. Le fait que le CLT n’ait pas encore fait une percée complète dans le secteur du logement s’explique peut-être par son coût. Bien que Sylvie Bruyninckx ne soit pas tout à fait d’accord : Nous avons toujours donné deux prix aux clients : un pour la construction classique en béton et un pour la construction en bois. Mais aujourd’hui la différence de prix entre les deux est vraiment minime.
Grandes portées
Le souhait du client de créer des espaces de vie confortables a également été déterminant dans le choix des panneaux en bois massif multicouches. Le CLT permet de grandes portées, explique Sylvie Bruyninckx. La structure a été examinée afin de couvrir la totalité de la construction en bois. Grâce à la portée des panneaux pouvant atteindre six mètres, seule une colonne a été nécessaire. Deux grands vides et beaucoup de vitrages donnent ainsi une agréable sensation d’espace.
Le bois améliore la qualité de l’air
Différents choix ont été faits pour le revêtement intérieur et extérieur : À la demande des habitants, qui voulaient un intérieur moderne, l’ensemble de l’intérieur a été fini en plaque de plâtre. L’escalier central auquel se réfère le nom « Stairway to Heaven » est quant à lui composé de CLT, et est couvert d’une finition en bambou qui se prolonge vers également sur le parquet. L’utilisation de bois se montre également bénéfique pour le climat intérieur : la construction en bois assure une meilleure qualité de l’air.
Presque neutre en énergie
L’habitation sur la colline à Grimbergen est une maison quasi neutre en énergie (QNE). Ce n’était pas un but en soi, dit Bruyninckx. Mais avec le CLT, à la différence d’une construction à ossature bois, nous créons automatiquement plus de masse. En termes d’isolation, c’est bien sûr beaucoup plus efficace, car il n’y a pas besoin de remplir l’épaisseur de la paroi, et il faut prévoir moins des techniques de refroidissement et de chauffage. On peut donc répondre aux exigences PEB avec de nombreux isolants moins épais. Le CLT présente également d’excellentes qualités en matière de sécurité incendie.
Construction circulaire
VIVA Architecture a commencé la construction en bois dans l’habitat résidentiel il y a sept ans : Le CLT fait désormais partie intégrante de nos projets. Bien sûr, les Belges ont toujours plutôt une « brique » dans le ventre, mais un changement de mentalité est en cours. De plus en plus de particuliers viennent nous voir pour nous poser des questions spécifiques par rapport aux avantages de la construction en bois. À l’avenir, le choix pour le bois deviendra encore plus intéressant, en particulier dans le cadre de la construction circulaire.
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Copyright photos : Koen Broos
Le challenge pour l’Agence d’architecture Heirweg & Verhofstadt (HA-architecten) était de traduire le programme et la culture d’entreprise de Rental Pumps Belgique en un bâtiment au look puissant. Dans ce projet, une place importante a été réservée aux applications du bois tant pour des raisons pratiques que visuelles.
En entrant dans le bâtiment de Rental Pumps dans la zone industrielle à Termonde, il est impossible de manquer les poutres en bois lamellé-collé. Celles-ci dominent la structure du toit et créent de l’espace. Le bâtiment ne compte que très peu de colonnes : la portée maximale est de 28m, la longueur totale des poutres est de 33m.
Lamellé-collé
L’idée des poutres en bois lamellé-collé était présente dès la phase de conception, nous raconte Ann Verhofstadt de HA-architecten. Rental Pumps est une entreprise de location de pompes industrielles, il s’agit donc de pompes aux dimensions énormes. À leur retour, après utilisation, les pompes sont nettoyées à l’extérieur, à l’arrière du bâtiment. Une des exigences du client était un auvent de grande hauteur, pour protéger le personnel contre la pluie et le vent. Pour des raisons thermiques, le choix du bois pour la structure du toit s’est imposé.
Structure de toit en bois
L’élément frappant dans la construction de Rental Pumps est la corniche. Celle-ci est revêtue d’acier Corten, mais les poutres en bois lamellé-collé en forment la base. Bien que ces poutres soient peu visibles du côté rue, elles dessinent le mouvement de vague de la corniche. Le volume du toit ‘étrangement’ ondulé est une conséquence directe du dimensionnement par l’ingénieur en stabilité.
Protection solaire en moabi
Un autre aspect visuel remarquable est la protection solaire en bois sur la paroi latérale. La longueur des poutres (4m20 et 5m50 !), explique le choix d’un bois exotique durable tel le moabi. La menuiserie extérieure est, quant à elle, en padouk. Ann Verhofstadt précise : « Grâce à une sorte de cockpit en verre situé au premier étage, le personnel du bureau a une vue dégagée sur le flux continu de camions qui entrent et quittent le terrain en contre-bas. De nombreux vitrages et, en conséquence, une bonne protection solaire, étaient donc nécessaire. C’est ce dernier élément qui détermine l’allure du bâtiment. Puisque Rental Pumps est situé dans une rue sans issue, c’est cette paroi latérale qui attire le regard des visiteurs. »
Bois : matériau multifonctionnel
A l’origine, l’utilisation de bois n’était pas une demande explicite du client. Mais avec Heirweg & Verhofstadt, Rental Pumps a choisi un bureau d’architecture qui croit véritablement en la construction en bois. « Nous aimons travailler avec des matériaux concrets tels que le bois. En ce qui concerne les menuiseries extérieures, le bois est d’ailleurs toujours la première option pour nous. Pour un projet comme celui-ci, les poutres lamellées-collées étaient l’application idéale : c’est un matériau facile d’emploi dont l’assemblage est aisé. De plus, elles permettent ainsi à la structure de devenir partie intégrante de l’intérieur et inversement. »
Plus d’infos
Le campus Vesalius de la HoGent, situé tout près de l’Arène Ghelamco à Gand, dispose depuis septembre 2016 de deux tout nouveaux auditoires. Qui sont uniques, car ils ont tous deux été conçus pour être réalisés en Cross Laminated Timber (CLT), un matériau de construction constitué intégralement en bois, ce qui donne une architecture innovatrice. L’architecte chargé des travaux, Robby Delobelle du bureau d’architectes gantois ‘Architecten Delobelle’, nous présente le projet.
Le CLT n’est pas vraiment une nouveauté, explique Robby Delobelle. Ce qui rend ce projet unique, c’est que tous les éléments constructifs des deux auditoires sont en bois, même les panneaux de toiture, les panneaux de sol et les façades. Ce qui était possible en utilisant du CLT : de gros panneaux contrecollés en bois massif, de grandes dimensions. Vu son envergure, il est clair que ce projet repousse les limites architecturales en Flandre. C’était en fait Marc Koehler Architects d’Amsterdam qui a remporté en 2012 le ‘Open Oproep van de Vlaamse Bouwmeester’. Le bureau d’architectes de Robby Delobelle a été contacté pour la réalisation des travaux.
Le toit comme lieu de rencontre
Vu le nombre croissant d’étudiants, la faculté ‘Mens en Welzijn’ du Campus Vesalius avait besoin de deux auditoires supplémentaires. Un de ces deux nouveaux auditoires a été construit à l’arrière du campus existant, l’autre a été réalisé en plein milieu, dans le patio du bâtiment en béton existant. Une autre particularité de ce projet sont les toitures, explique Robby Delobelle. Elles ont été pourvues de terrasses, de marches d’escaliers et de beaucoup de verdure. Autrement dit: des lieux de rencontre agréables.
Convivial et chaleureux
Chacun des nouveaux auditoires offre 150 places assises et a un volume compact, avec des parois inclinées et une toiture ‘en escalier’ – en CLT donc. Nous avons reçu beaucoup de réactions positives, aussi bien de la part des enseignants que des étudiants. On nous dit que les espaces sont très agréables et conviviaux. Les volumes inclinés en bois donnent un aspect très contemporain et un contraste positif avec les constructions existantes en béton.
Excellentes propriétés acoustiques
L’acoustique s’avère être parfaite: il est rarement fait appel aux systèmes d’amplification de son. Il s’agissait d’un des principaux défis du projet, avoue Robby Delobelle. Il faut pouvoir entendre tomber une épingle dans un auditoire. Ce qui n’était pas evident, vu que l’E17 et le noeud routier de Zwijnaarde se situent à proximité. De plus, des gens marchent sans cesse sur le toit. La solution? Decoupler la finition extérieure non portante en contre-plaqué et la finition intérieure portante en éléments en bois lamellé-vollé. Les deux structures sont reliées par des éléments souples, avec une isolation en laine minérale, ce qui crée en effet d’amortissement.
Inertie
Robby Delobelle estime que cet exemple d’utilisation de CLT pour des projets d’envergure ne manquera pas d’être suivi dans nos régions, comme c’est déjà le cas pour nos pays voisins. Les constructions en bois contribuent en effet à améliorer les performances énergétiques, le bois est un matériau écologique et il a un effet hygrorégulant. Il convient toutefois de noter, que le CLT est un matérieu à inertie réduite, qui permet donc moins bien de stocker la chaleur et la fraîcheur. C’est pour compenser cela que nous avons opté pour un podium et des tribunes en béton, en vue de mieux réguler le climat intérieur.
Préparation optimale
Un des grands avantages des projets en CLT est qu’ils peuvent être réalisés très rapidement, vu qu’on travaille avec des éléments préfabriqués numérotés. Une fois que les fondations étaient prêtes, les deux auditoires de la HoGent ont pu être réalisés en quelques semaines à peine, sauf les travaux de finition bien sûr. Ceci demande une préparation optimale, souligne Robby Delobelle. Le CLT n’est pas comme la brique, il ne peut plus être retouché ou adapté une fois posé. Tout doit donc être dessiné et préparé minutieusement, jusqu’aux ouvertures pour conduites, prises de contact… . Un panneau CLT a au moins 20 centimètres d’épaisseur, il faut donc éviter d’avoir encore à forer vite un trou supplémentaire sur le chantier.
Sécurité incendie
Finalement Robby Delobelle tient à mettre fin à un malentendu tenace : le bois est inflammable, c’est exact. Le CLT par contre est très épais et solide, il ne prendra donc pas feu facilement. Pensons à un gros tronc d’arbre : il ne se calcine pas non plus en moins de rien au contact d’une allumette ? Mais bon, le législateur exige des mesures supplémentaires pour le CLT. Concrètement : on a appliqué un produit ignifuge sur les murs et plafonds des nouveaux auditoires du Campus Vesalius. Ceci en a tout de même légèrement modifié l’aspect. C’est un peu dommage, espérons qu’on se rendra compte bientôt que le CLT est un matériau qui a une bonne résistance au feu.
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Entrepreneurs:
Pour son travail de fin d’études en conception de mobilier à la haute école Thomas More de Malines, Anton Proost a réalisé une table inspirée des méthodes d’assemblage 100% en bois. Remarquée lors d’un concours de design, sa table Vagary a récemment été exposée au festival Reciprocity à Liège.
J’ai toujours été intéressé par les techniques d’assemblage en bois et tout particulièrement par les mécanismes utilisés pour les tables, explique le jeune designer Anton Proost. Il n’est pas rare que je me glisse sous une table pour en étudier la conception. Des pièces métalliques sont souvent employées pour renforcer la stabilité ou la solidité des tables. Mon défi était de parvenir à atteindre ces mêmes performances en n’utilisant que du bois et en travaillant sur les assemblages.
Une multitude de types d’assemblages en bois
Pour le commun des mortels, la table s’apparente à un simple objet usuel. Peu de gens prêtent attention au mode constructif de ce mobilier du quotidien. Les techniques d’assemblage entièrement en bois étaient très populaires dans les Alpes. Le nombre de possibilités est fascinant et les systèmes sont parfois très ingénieux.
Fonction et esthétisme
Partant de ses observations, Anton Proost s’est inspiré d’un système transformant la fonction d’assemblage en un aspect esthétique. La technique repose sur l’utilisation d’une pièce de bois conique insérée au centre du plateau de la table ronde. En insérant cette pièce, celle-ci repousse trois queues d’aronde coulissantes vers l’extérieur de la table. Leurs extrémités serrent les têtes des pieds à travers le plateau de la table. La stabilité et la solidité sont donc obtenues par la tension exercée sur les composants du meuble.
Travail du bois
Pour la fabrication de sa table, Anton a bénéficié d’une initiation et d’un coaching intensif dans le cadre des cours pour apprendre à manipuler les machines de travail du bois. Il n’est pas simple d’obtenir trois pieds parfaitement identiques et d’éviter tout jeu entre les pièces. Le processus m’a beaucoup plu, explique-t-il.
Nombreux tests
Dans un premier temps, le jeune designer a validé son approche à l’aide d’un prototype en multiplex. Les tests ont duré environ cinq mois pour affiner le travail et optimiser le résultat final. La méthode d’assemblage semble simple mais la grande difficulté consiste à exercer la tension idéale sur la pièce centrale dans la table en bois. Il s’agit d’un travail de précision car une pression trop faible ou trop forte nuit à la stabilité.
Meuble durable
L’un des avantages de cette technique est qu’il suffit d’enlever la pièce conique centrale pour libérer tous les composants. C’est un atout intéressant dans l’optique du remplacement d’un élément de la table en cas de dommage. Ce mode d’assemblage participe donc au caractère durable du meuble.
Commercialisation ?
Secrètement, le designer envisage une humble production de sa table. La technique d’assemblage pourrait également être appliquée à d’autres meubles en vue d’une collection. Il s’agit d’un système accessible qui présente un potentiel intéressant, poursuit-il. Les premiers contacts n’ont pas encore débouché sur des résultats concrets. Quoi qu’il en soit, la nomination de sa réalisation au concours de design Ecodesign Award de l’OVAM et sa participation aux expositions de BAD (Belgian Art & Design) à Gand et de Reciprocity à Liège restent de très belles expériences, riches en enseignements.
Plus d’infos
Anton Proost : www.instagram.com/antonproost
E-mail : antonvproost@gmail.com
Thomas More : www.thomasmore.be
Copyright photos : Ooms Joni
Un appartement trop petit, une famille qui s’agrandit… Alors que certains déménageraient, l’architecte Thomas Vanwindekens a résolu son problème en transformant son bien situé au dernier étage d’un immeuble bruxellois en un magnifique duplex grâce à une extension en panneaux de bois contrecollé (CLT).
Pour les besoins d’un client, Thomas Vanwindekens avait déjà réalisé un projet en ossature bois massif. L’expérience s’était révélée concluante, tout comme le contact avec l’entrepreneur. C’est donc en toute confiance que l’architecte a fait appel à La Maison de Demain pour l’aménagement de son propre logement selon le principe d’une rehausse en bois pour agrandir l’espace de vie d’un étage supplémentaire.
Structure légère
L’immeuble étant situé dans un quartier très vert de Bruxelles, l’idée de concevoir une cabane en bois perchée nous est apparue intéressante, explique l’architecte. Nous nous sommes tournés vers la construction en ossature bois massif pour sa légèreté et sa qualité thermique, ce qui nous a aussi permis de garder le bois apparent en finition intérieure pour amener une belle touche de chaleur.
Rénovation en deux phases
Acheté en vente « casco » (vente d’un immeuble en état brut, en principe de gros œuvre fermé), l’immeuble a ensuite été transformé en deux phases : rénovation de l’appartement existant dans un premier temps et aménagement d’un étage supplémentaire ensuite. Cette surélévation a été conçue en retrait par rapport à la façade côté rue avec une belle terrasse orientée plein sud.
Rapidité du montage des panneaux en bois
La rapidité de la mise en œuvre d’une surélévation en bois préfabriquée en atelier nous a permis d’habiter sur place pendant toute la durée des travaux, poursuit Thomas Vanwindekens. La démolition de la toiture et le montage du cube en bois ont été très rapides, à peine quelques jours. L’extension en panneaux de bois contrecollé (CLT) se compose de 4 éléments de façade et de 3 éléments en toiture pour une superficie de 64 m². Le montage des panneaux avec la grue reste un spectacle impressionnant, d’autant que nous n’avons pas eu beaucoup de chance avec la météo puisque nous avons dû composer avec la pluie et des rafales de vent.
Solution constructive d’avenir
Selon l’architecte, la construction en panneaux contrecollés ne convient pas à tous les projets, notamment en raison de son surcoût, évalué entre 6 et 10% selon les cas de figure. Ce mode constructif présente néanmoins des atouts indéniables comme la rapidité du montage, la gestion simplifiée des chantiers, le confort supérieur du logement, la qualité de l’isolation et même la possibilité d’utiliser la structure comme finition intérieure. La surélévation en bois constitue une solution d’avenir intéressante pour répondre au défi démographique en milieu urbain.
Finition intérieure en bois apparent
Séduit par la touche scandinave et la chaleur du bois apparent, le jeune couple a conservé les panneaux en bois contrecollé visibles dans tout l’intérieur de l’étage supérieur. Nous avons poussé le système constructif à son maximum dans notre concept. Les panneaux existent en différentes gammes de finitions. Vu l’esthétique recherchée, nous avons choisi un panneau plus haut de gamme, sans traces de colle et avec moins de nœuds visibles. Pour renforcer le contraste entre les deux niveaux, les propriétaires ont eu la bonne idée d’alterner les matériaux. Le bas est constitué d’unsol en bois (parquet en chêne) et de murs blancs, tandis que c’est l’inverse pour le haut. Le bois est également présent en extérieur au niveau de la surélévation : la terrasse est réalisée en bois traité thermiquement et la façade est recouverte d’un bardage en cèdre ajouré.
Collaboration étroite avec l’entrepreneur bois
La validation des plans a nécessité de nombreux contacts avec l’entrepreneur bois. Si l’architecte a bien entendu dessiné les plans, c’est La Maison de Demain qui a dimensionné et modélisé le projet. Le travail en amont doit être extrêmement précis. Nous avons eu énormément d’échanges car nous devions être très rigoureux durant la phase de conception. Le temps investi à ce stade du processus est toutefois largement récupéré sur le chantier, où la situation est alors beaucoup plus confortable pour l’architecte.
Plus d’infos
Donneur d’ordre et architecte : Thomas Vanwindekens, www.spotless.be
Construction bois et bureau d’études : La Maison de Demain, www.lamaisondedemain.be
Budget: 2000 €/m² (TVA à 6% car travaux considérés comme une rénovation étant donné que la surface ajoutée est inférieure à 50% de la surface totale)
Crédits photos
Chantier/montage = © Spotless
Intérieur = © Yannick Milpas
Transformation d’une maison mitoyenne à liège.
Nouvelle habitation isolée en paille.
Ancrée sur les hauteurs, cette maison unifamiliale pour 4 personnes se développe en pente vers le Sud.
Situé au centre d’un îlot, le challenge était d’offrir des vues vers la vallée tout en se protégeant des constructions voisines.
Le premier geste fut donc d’ouvrir stratégiquement les pièces de jours vers le Sud pour profiter au maximum des apports solaires et du point de vue. Ensuite, les pièces de nuit se sont blotties en dessous au creux du terrain.
La maison est isolée en cellulose et traite ses eaux usées grâce à un lagunage.
L’intégration paysagère a été prépondérante dans l’élaboration de ce projet de vie dans ce site exceptionnel (parc arboré majeur): le souhait de respect et d’une totale communion avec l’environnement a été la base de la réflexion architecturale.
Ce principe de communion est symbolisé, entre autres, par la création d’une terrasse extérieure périphérique, véritable trait d’union naturel entre l’habitation et son environnement.
Cette terrasse permet de plus une accessibilité totale aux multiples accès du bâtiment et une convivialité de tous les moments.
Cette ouverture, symbolisée par une toiture inversée, permet de profiter pleinement d’une lumière naturelle traversante à l’étage, tout en offrant une protection solaire en façade sud est.
L’intégration dans un tel environnement ne pouvait être totale qu’avec une large utilisation de matériaux durables (pierre, bois, zinc).
Un accent tout particulier a été apporté à la réalisation d’une habitation à basse consommation énergétique.
L’isolation des parois est particulièrement renforcée et soucieuse d’une utilisation majeure de produits naturels (panneaux de liège, matelas de fibre de bois).
Comment garantir la pérennité d’un objet fonctionnel ? C’est la question que Stéphane Thonnard, ébéniste en devenir, s’est posée. Intrigué par la charpenterie nippone traditionnelle, il a conçu et réalisé un tabouret en bois massif composé de 105 pièces… qui s’assemblent sans colle ni clou. Résultat : un curieux objet qui se démarque par sa conception technique et son rapport à l’esthétisme.
Quel est le point de départ de ce projet qui, au premier abord, semble quelque peu farfelu ? « J’étais intrigué par l’objet qu’est le tabouret », explique Stéphane Thonnard, « il s’agit d’un objet commun et symbolique à la fois. Il fait partie de l’univers de l’ouvrier, nous sommes donc très loin du fauteuil design servant à se prélasser. » Aussi, un tabouret se doit de supporter une masse en mouvement. « Je souhaitais étudier la façon dont la masse se répartit dans la structure. »
Concept à l’influence nipponne
Alors, pourquoi concevoir 105 pièces pour un objet qui se veut fonctionnel ? « Pendant mes recherches, j’ai eu un coup de cœur pour la charpenterie traditionnelle japonaise. Les temples nippons sont de véritables mines de connaissances qui traversent le temps. Ces assemblages très complexes sont capables de supporter des charges impressionnantes et on retrouve une véritable volonté de pérennité dans le travail des artisans. Aujourd’hui encore, chaque pièce peut être remplacée sans dénaturer la structure ». Une technique qui demande énormément de temps et de précision et que Stéphane a miniaturisé à l’échelle de son projet.
Sans colle, ni clou
Tel les temples nippons, ce tabouret en bois massif a été réalisé sans colle, ni clou. Chaque pièce peut être démontée, et remplacée au besoin. L’objet peut dès lors traverser le temps. Cette philosophie de durabilité s’accompagne également d’un esprit de découverte. En effet, Stéphane Thonnard a pris le parti de ne pas utiliser de machine CNC. « Je ne rejette pas l’outillage numérisé », explique Stéphane Thonnard, « celui-ci apporte une vitesse de réalisation et une précision incroyable. Cependant, j’ai abordé ce projet comme une étude continue. Je suis donc parti à la découverte de la matière, à l’aide d’outils traditionnels ». Une approche qui lui a également permis d’appréhender son métier sous un autre angle.
500 jours
Inscrit dans une volonté de compréhension de son métier, la conception du tabouret a commencé, en août 2015, par de très nombreuses recherches. « J’ai alors décidé d’opter pour le hêtre », ajoute Stéphane Thonnard, « il s’agit d’une essence locale et peu onéreuse que j’apprécie travailler. Aussi, cette essence n’est pas considérée comme esthétique. Il m’est donc venu une certaine envie – et curiosité – de la mettre en valeur ». En juin 2017, après près de 500 jours, Stéphane achève les finitions de son tabouret. « À nouveau, je ne souhaitais pas détériorer la matière. J’ai donc fait uniquement usage de techniques réversibles ».
3 étapes de finitions
Afin de créer un rendu naturel, réversible et flexible en ligne avec son concept, Stéphane Thonnard est parti du point de vue du restaurateur. Les 3 étapes de finition sont donc les suivantes :
Et l’esthétique dans tout ça ?
« L’esthétique du meuble est venue en cours de route », commente Stéphane Thonnard. « Ce projet ayant été réalisé dans le cadre de mes études, je devais régulièrement le prendre en photo. Je me suis alors rendu compte que ces clichés mettaient en valeur la beauté de l’objet, qui réside, selon moi, dans les formes sculpturales des assemblages ». L’agencement en mosaïque du plateau apporte la touche d’originalité. Sa constitution en bois de bout et selon des anneaux concentriques rappelle les cernes d’un tronc d’arbre. Quant aux bras et aux pieds, on y retrouve les formes des meubles Louis XV, mais combinées à une volonté de conférer plus d’importance à l’articulation des pièces. Les traits sont donc beaucoup moins fins, mais les assemblages plus robustes…
Ce tabouret connaîtra-t-il une suite ? « Il s’agit, en quelque sorte, d’un projet manifeste. J’aimerais pouvoir en créer d’autres, dans le cadre de mon activité artistique, et par ailleurs trouver un poste d’ébéniste au sein d’une entreprise d’artisanat ! », conclut Stéphane Thonnard.
Plus d’infos
Site web : https://www.atelier-des-steppes.be/-stephane-thonnard-
Vidéo explicative : https://youtu.be/1zZ7KmL7Uec