Concept de maisons en bois Ncube
Une construction en bois de haute qualité à moindre coût
Est-il possible de construire en bois à moindre coût sans faire de concessions en termes de qualité des matériaux et des finitions ? Après trois ans de recherche et de développements, Naturhome répond par la positive et lance son concept Ncube : des maisons haut de gamme à l’architecture contemporaine dont le coût de vente a pu être réduit de 20 à 25% grâce à une industrialisation et une standardisation de la production.
Nous étions régulièrement contactés par de jeunes couples sensibles aux valeurs écologiques rêvant de construire en bois mais dont le budget n’était pas en phase avec le niveau de qualité de nos réalisations, explique Olivier Louis, directeur général adjoint de Naturhome. Etant donné que nous ne voulions pas revoir nos exigences à la baisse sur le plan de la qualité (matériaux d’isolation naturels, panneaux sans solvants volatiles, panneaux OSB/4, -), nous avons cherché à faire baisser le prix pour un même niveau de qualité et de confort. La solution est venue de la standardisation et de l’industrialisation de la construction.
Industrialisation et standardisation
C’est lors d’un voyage en Finlande que Pierre Solheid, l’administrateur de Naturhome, trouve l’idée maîtresse de Ncube en visitant une chaîne de montage industrialisée de cabines de navires de croisières. Pourquoi ne pas appliquer le principe de l’industrialisation à la construction en bois pour faire baisser les baisser les coûts ? Avec toutefois pour objectif de ne pas tomber dans les travers d’une trop grande rigidité de l’offre en raison d’un choix (trop) limité de modules de construction.
Habitat modulaire-
Le concept a été développé pendant trois ans avec la collaboration du bureau d’architectes Crahay-Jamaigne. Ensemble, nous avons mis au point un outil de configuration permettant à chacun de concevoir sa maison en utilisant dans son projet des modules de 2,50 m (de largeur ou de longueur). Il existe 6 types de ‘boîtes’, équipées en atelier, qui intégrées dans le projet, permettent de réduire significativement les déplacements sur chantier et donc le coût total. La force du concept réside dans le fait que l’outil est très intuitif et convivial et intègre tous les paramètres et contraintes techniques pour calculer immédiatement le coût final de la construction.
– avec la touche de l’architecte
L’objectif n’est pas de se passer des services de l’architecte mais de lui préparer le terrain et de lui faire gagner du temps. Grâce à l’outil en ligne, les candidats bâtisseurs peuvent déjà se faire une idée précise de leur projet tout en veillant à ce qu’ils restent dans leur enveloppe budgétaire avant même de contacter leur architecte. Pour passer au stade de la construction, les candidats bâtisseurs sont obligés de renseigner les coordonnées de leur architecte. Ce dernier peut alors entamer son métier, à la différence près qu’il reçoit accès à tous les avant-projets du client (évolution du projet) et peut télécharger les plans avec les détails techniques. Son dossier PEB est lui aussi prérempli sur la base des choix introduits dans le simulateur.
Collaboration avec les architectes
Avant de lancer officiellement le configurateur, Naturhome a invité 50 bureaux d’architecture à découvrir l’outil. 48 ont répondu présent ! Notre crainte était qu’ils considèrent le concept comme un frein à leur créativité car ils sont formés pour être des artistes. A notre surprise, ce point n’a été que très peu abordé. Ils ont surtout vu dans Ncube une réponse pratique à une demande croissante du marché, mais aussi et surtout une solution qui évite toutes les discussions budgétaires étant donné que les clients sont amenés à trancher ces questions au préalable.
Convivialité
Au moment de créer son propre projet, le candidat bâtisseur a le choix entre une feuille blanche ou un projet de base qui correspond à un optimum théorique en fonction de la forme et des dimensions extérieures qu’il a lui-même déterminées. Le choix des modules et l’aménagement intérieur suggéré reposent sur une analyse des tendances observées par le bureau Crahay-Jamaigne. En plus du gain de temps pour toutes les parties, le configurateur intègre donc aussi l’expertise de spécialistes en termes d’esthétisme.
Engagement contractuel
Le prix avancé par le configurateur est un prix ‘fini’ sans suppléments liés au chantier. Il englobe toute la construction hors fondations, cuisine et luminaires (et honoraires d’architecte). Il ne peut donc y avoir de surprise pour le candidat bâtisseur car Naturhome s’engage contractuellement sur le prix du configurateur. Pour la construction, le délai de construction est de 100 jours ouvrables à partir du moment où les fondations sont terminées.
Construction en atelier
Vu la standardisation de la production, les maisons sont montées en atelier. Le hall industrialisé est doté de sas accessibles 24h/24 pour les sous-traitants des différents corps de métier. Cette flexibilité permet de réaliser des économies substantielles sur le plan de la main-d’oeuvre car les sous-traitants peuvent travailler plus efficacement en gérant leurs déplacements et heures de travail comme bon leur semble.
Modules en panneaux de bois contrecollés
Les ‘boîtes en bois’ qui composent les habitations Ncube sont réalisées en panneaux contrecollés de 70 ou 130 mm d’épaisseur. Les autres cloisons sont en ossature bois, tout comme les murs extérieurs car cette solution est plus avantageuse en termes d’épaisseur pour l’isolation. L’escalier est imposé en chêne. Les clients ont toutefois la liberté de choisir la finition (naturel, grisé, blanchi, noirci). Quant aux châssis, ils sont en aluminium triple vitrage mais les encadrements sont réalisés en panneaux Trespa de couleurs vives.
Hautes performances acoustiques
Pour un meilleur confort acoustique, l’étage a été désolidarisé du rez-de-chaussée. Le niveau d’isolation acoustique obtenu est assez exceptionnel pour une construction en bois, poursuit Olivier Louis. Au niveau de l’inertie thermique, les murs massifs en bois et les screens intégrés aux dormants supérieurs assurent également des résultats très performants. Dans ce cadre, nous testons également le produit Energain®: de DuPont (une solution à base de gel qui passe de l’état liquide à gazeux et inversement pour absorber et restituer la chaleur dans l’habitat).
Plus d’informations :
www.ncube-maison.com
Prix indicatifs sur base de simulations :
– 97 m2 (intérieur habitable net), 2 chambres : 160.000 € HTVA
– 198 m2, 4 chambres : 245.000 € HTVA
Construction d’une double habitation durable avec une chouette identité. Projet réalisé dans son entièreté par un petit promoteur désireux de proposer une alternative écologique et originale à ses clients
Habitation classique… oui mais bien intégrée dans son village et son époque.
Extension contemporaine en bois à Corroy-le-Château
Extension bois PEFC d’une maison jumelée à Corroy-le-Château, avec bardage en cèdre, parquet bambou, et menuiseries en afzélia.
Extension d’une habitation unifamiliale & bureau d’architecture à Corroy-le-château
Située à Corroy-le-Château (5032), cette extension d’une habitation unifamiliale jumelée marie performance et élégance grâce à l’usage de matériaux durables et esthétiques. Conçue par le bureau Subwayarchitecture, elle met en valeur des essences de bois soigneusement sélectionnées, comme le cèdre PEFC pour le bardage, l’afzélia pour les menuiseries extérieures et le bambou pour les sols intérieurs. La structure et l’escalier sont réalisés en épicéa, soulignant une approche cohérente et naturelle. Cette réalisation illustre parfaitement les possibilités du bois dans des projets d’extension contemporains et durables.
Extension d’une maison médicale à Marchienne au Pont à ‘la Docherie’
Cette micro annexe prolongée d’un balcon fonctionne comme un duplex permettant enfin de vivre en accord avec le jardin (Un luxe en ville!)
Tout le projet a été pensé dans un esprit d’économie de moyens et de matériaux afin d’optimiser le rapport entre la superficie et le coût de construction (1000¤ /m2), mais ceci non pas au détriment de la qualité. En effet maître d’ouvrage et architecte attachent une grande importance aux notions de qualité architecturale, spatiale, fonctionnelle etc. Ainsi par exemple le choix et l’élaboration de la construction légère en bois pour l’entièreté de la maison permet simultanément : – d’utiliser un matériau écologique issu de la production régionale et mis en oeuvre par une entreprise locale, de concevoir une structure simple et flexible, facile et rapide à mettre en oeuvre, et qui s’adapte de même aisément à la forte déclivité du terrain, réduisant ainsi les coûts de la construction, – mais aussi de concevoir une maison composée de plusieurs petits volumes simples qui s’articulent entre, créent des jeux de vues, hiérarchisent les espaces (marquer l’entrée, privatiser la terrasse et la salle à manger, ouvrir la vue du salon vers la vallée…) qui s’inscrivent dans la pente du terrain et s’intègrent donc parfaitement dans le paysage et qui pourraient dans le futur être complétés par un/des volume(s) supplémentaire(s) selon les besoins de l’habitant. De la même manière les autres volontés et choix ont été guidés par ce même souci de simplicité, d’économie, d’écologie, de flexibilité mais simultanément par le désir de beauté, de qualité, d’intégration, de bien-être…
Crédit photos : ©:bepictures
maison en ossature bois Basse-énergie réalisée en grande partie par le maître de l’ouvrage.
Maison en structure bois Basse-énergie réalisée pour une famille nombreuse en périphérie de Namur. Petite particularité le porte-à-faux et l’assemblage des volumes comme des legos.
maison à ossature en bois Basse-énergie réalisée en grande partie par le maître de l’ouvrage.
Réalisation d’un préau didactique dans une cour d’école à Schaerbeek. Ce préau représente l’apprentissage avec les hauts et les bas vers une profession.
Le rez-de-chaussée de l’habitation existante consistait de plusieurs petits espaces et l’espace de vie était distribué de façon peu pratique.
Les espaces du volume existant ont été réaménagés en un vaste espace de vie ouvert avec une cheminée et un coin bureau cloisonné.
Une verrière entre l’habitation existante et un nouveau volume laisse passer la lumière par un vide jusque dans l’espace de vie.
Le programme prévoyait également une extension avec une chambre d’amis. Un nouveau volume moderne en bois de padouk (ossature bois) a été placé sur l’avant-corps existant. Un grand châssis coulissant donne accès à une terrasse ensoleillée avec une vue panoramique sur le paysage naturel.
L’aménagement assure un usage ‘multifonctionnel’, ‘double’ et donc optimal des espaces : ainsi le meuble de télévision sert d’escalier vers l’étage, la porte coulissante devient un panneau magnétique, la grande bibliothèque cache les anciennes cheminées, … ou comment une extension en bois à l’étage apporte de la lumière et de l’espace dans la salle de séjour au rez-de-chaussée …
Quand l’origami rencontre le bois
une chapelle pliée
Dans un cadre paisible à Pompaples (Suisse), une chapelle en bois tout en plis, a vu le jour en 2008. Elle a été conçue comme provisoire, le temps que la chapelle d’origine située dans l’un des bâtiments de l’institution des diaconesses, en rénovation jusqu’à fin 2009, soit à nouveau accessible. Toutefois, les soeurs se sont approprié les lieux, qui étonnent et innovent, et ont souhaité conserver leur chapelle en bois. L’idée de construire ce lieu de culte chaleureux et accueillant, avec un matériau noble et peu onéreux s’était vite imposée et les a séduites.
Hani Buri, chercheur à l’IBOIS, le laboratoire de construction en bois à l’EPFL dirigé par le Professeur Yves Weinand, a mis sur pied un nouvel outil informatique qui permet de générer des formes inspirées de l’origami, d’analyser leur comportement structurel et d’établir leurs plans de construction. Grâce à cette invention, la chapelle a pu être réalisée en un temps record (deux mois). Avant cette réalisation, seuls des prototypes à échelle réduite avaient été réalisés.
Une surface mince qui est pliée se révèle plus rigide. Ce principe permet de construire l’enveloppe et la structure du bâtiment avec des grands panneaux de bois sans avoir besoin de charpente, à la différence de la construction en bois traditionnelle. Cette technique a pu voir le jour grâce aux nouvelles possibilités qu’offre l’industrie du bois qui peut désormais produire sans surcoût des pans massifs de grande surface comportant des découpes irrégulières, et, différentes pour chaque pièce. Cela rend ainsi possible la construction d’ouvrages d’une grande complexité. Les panneaux massifs contrecollés de 45 millimètres d’épaisseur (panneaux verticaux) et de 60 millimètres d’épaisseur (panneaux horizontaux) en épicéa, sont tous de tailles différentes. Ils sont ensuite simplement assemblés par des pièces de métal avant d’être recouverts, sur leur face extérieure, d’une couche d’étanchéité et d’un bardage en panneaux de bois. De manière à faciliter le démontage, le tout a été entièrement assemblée par des vis. Il est à relever qu’une découpe sur deux est verticale, ce qui garantit un montage facilité sur le chantier. Les pans de toiture inversés permettent de répartir l’écoulement des eaux de chaque côté. Les deux façades pignons, dont l’ossature constituée de montants et de diagonales dessinent et rappellent la structure d’un vitrail, laissent passer la lumière naturelle.
EPFL IBOIS / groupement d’architectes&thinsp::
EPFL IBOIS / Groupement d’Architectes&thinsp:: Local Architecture / Bureau d’Arch. Danilo Mondada / Shel – Architecture, Engineering and Production Design
Local architecture – Bureau d’Arch. Danilo Mondada / Shel –
Architecture, Engineering and Production Design
IBOIS : ibois.epfl .ch – yves.weinand@epfl.ch
SHEL : hani.buri@hefr.ch, yves@weinand.be
Bureau d’études Yves Weinand : www.weinand.be
Maître d’ouvrage
Institution des Diaconesses de St-Loup &ndash: 1318 Pompaples
Resp.&thinsp:: Soeur Marianne Morel
Entreprises bois
l Lambelet SA
l Schilliger Bois SAS (panneaux)
Photographies
l ©: Fred Hatt, Lausanne
Soutien financier
l Office fédéral de l’environnement OFEV
Source: Le cahier du bois
architrave &ndash: mai 2014 &ndash: n° 180
Alain Gilles
Garder le bois apparent pour en révéler toute la noblesse
C’est par l’entremise de Susanna Campogrande, commissaire de l’exposition ‘La matière des nuages’ sur le design bois en Wallonie et à Bruxelles, que les routes du designer Alain Gilles et du fabricant de meubles en bois pour chambres d’enfants Mathy-by-Bols se sont croisées. Une rencontre qui s’est traduite par la création du bureau en bois massif Vessel, en attendant la suite de la collection.
Le hasard des rencontres fait souvent bien les choses. Alors qu’elle préparait une exposition sur le design bois pour le compte de l’AWEX, Susanna Campogrande imagine le potentiel d’une collaboration entre Alain Gilles et l’équipe de Jean-Marie Bols. Les deux hommes sont très vite sur la même longueur d’ondes. Trois mois plus tard leur première réalisation commune est expédiée au Brésil pour l’exposition.
Bureau d’écolier revisité
Nous ne voulions pas créer juste une pièce d’exposition, explique le designer Alain Gilles. Le projet devait également pouvoir entrer dans une collection de Mathy-by-Bols. D’où l’idée de créer un bureau car cet élément manquait au catalogue du fabricant. Ayant moi-même des enfants, j’ai suggéré de développer un bureau d’écolier car je n’ai jamais trouvé le modèle de mes rêves dans le commerce. Une fois l’idée validée, j’ai travaillé sur l’archétype du vieux bureau d’écolier pour le revisiter en un modèle simple et graphique, mais pas trop enfantin ou trop rond.
Chêne massif
Dès les premiers échanges, le projet s’oriente vers le bois massif, et plus particulièrement le chêne. Habituellement, nous travaillons essentiellement avec de l’épicéa et un peu de hêtre. L’idée du chêne constituait une opportunité pour nous car nous avions envie d’aller plus loin dans l’utilisation des bois locaux, ajoute Jean-Marie Bols. De mon côté, je tenais à garder le bois apparent pour accentuer le contact avec la matière et en révéler toute la noblesse, poursuit Alain Gilles. Le bois est revenu à la mode parce que les gens sont en quête d’authenticité et de naturel. Bien entendu, cette solution est plus chère, mais notre objectif n’est pas de concurrencer Ikea. Ce bureau est un objet dessiné pour durer et se transmettre de génération en génération.
Techniques traditionnelles et modernes
Le bureau Vessel est un mélange de techniques de production qui combinent le traditionnel (assemblages à l’ancienne de type tenon et mortaise) et le moderne (découpes numériques). Le fraisage numérique est l’une des spécialités de l’outil de Mathy-by-Bols, que nous avons donc exploré pour creuser la matière sur la partie supérieure du bureau afin d’atteindre la profondeur idéale pour le module mobile. La solution retenue pour le module rappelle la géométrie des jeux en bois. Nous avons tenté de la simplifier au maximum pour n’en garder que l’essence.
Nomination au Salon du meuble de Bruxelles
Les retours de l’exposition brésilienne ont été excellents. En mai 2014, cette même exposition est présentée au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. Outre des échos et des contacts intéressants, le projet a également valu à ses concepteurs une nomination au Balthazar dans la catégorie ‘country style’ au Salon du Meuble de Bruxelles en novembre 2013*. Cette visibilité et cette reconnaissance font partie des petits plus qui participent à la reconquête du marché belge pour le fabricant. En 1999, nous réalisions 88% de notre chiffre d’affaires en Belgique. En 2013, la Belgique ne représentait plus que 12% de notre CA. Nous avons donné priorité à l’international et ce n’est que maintenant que le marché belge nous redécouvre et prend conscience de la qualité de notre travail, déclare Jean-Marie Bols.
Collaboration
En évoquant sa collaboration avec le fabricant, Alain Gilles ne tarit pas d’éloges : les collaborateurs de Jean-Marie Bols sont des gens avec qui on a envie de travailler, ils recherchent des solutions. En tant que designer, j’amène une idée sur base de laquelle on engage un dialogue. Chacun a ses priorités : moi, ne pas perdre l’essence du design, lui, faire tourner son usine. Mais le respect et la compréhension étaient mutuels.
Suite de la collection
L’impression est réciproque, nous confie Jean-Marie Bols. Une extension de la collection est d’ailleurs en préparation dans l’esprit du bureau d’écolier. En gardant l’ADN, mais sans plagier l’idée, précise le designer. Une étagère, une bibliothèque et un petit meuble de rangement sont actuellement en cours de design et il n’est pas exclu qu’un lit soit également développé plus tard. Pour être complets, signalons encore que le bureau Vessel est également disponible en version laquée pour s’intégrer plus facilement dans le style des autres collections de l’éditeur.
* La collection Fusion de Mathy-by-Bols (designer David Enthoven) a remporté le Balthazar dans la catégorie ‘innovation’ au Salon du meuble de Bruxelles en novembre 2013.
Plus d’informations :
Alain Gilles : info@alaingilles.com
Mathy-by-Bols : info@mathy-by-bols.be
Un immeuble passif à Molenbeek-Saint-Jean
La commune de Molenbeek-Saint-Jean cherchait une nouvelle destination pour un terrain ferroviaire en friche. L’objectif était de donner d’un côté une injection verte au quartier et de combiner de l’autre côté un nombre d’habitations avec des dispositifs communautaires. Et ceci en prêtant attention à l’écologie. Le résultat est un immeuble passif dans lequel le bois joue un rôle important.
La Région de Bruxelles Capitale prévoit chaque année un budget pour un nombre de contrats de quartier. Ce sont des projets visant à revaloriser certains quartiers en réalisant des espaces publics, des espaces verts ou des habitations. Le projet L28 cadre dans un tel contrat de quartier. Un concours était organisé et B-architecten ainsi que les architectes paysagistes de Fondu Landscape Architects sont sortis vainqueurs.
Usage mixte
L’immeuble a été élaboré comme une sculpture urbaine servant de point de repère, rejoignant directement l’espace vert nouvellement aménagé. Le rez-de-chaussée héberge les dispositifs collectifs : une crèche pour 24 enfants, un espace polyvalent pour les riverains et un local pour les gardiens de parc. Un bloc en forme de cube avec huit habitations repose sur ce socle. Chaque habitation bénéficie d’une large vue sur les environs et dispose d’une belle terrasse qui s’aligne à l’espace de vie.
Immeuble passif
Les habitations répondent au standard passif grâce auquel elles ne consomment qu’un minimum d’énergie. Initialement, l’immeuble n’était pas conçu comme immeuble passif. Mais après avoir gagné le concours, la commune nous a demandé de revoir le projet dans ce sens, dit Liesbeth Storkebaum, responsable de projet chez B-architecten. En 2007, la commune avait notamment décidé que toute construction nouvelle devait être passive. Le projet avait été cette même année sélectionné comme immeuble exemplaire pour la Région de Bruxelles. Les immeubles exemplaires avec un niveau élevé en performances environnementales et énergétiques pouvaient à cette fin recevoir des subsides. L’emploi du bois correspondait évidemment le plus au concept demandé.
Construction
L’ossature de l’immeuble consiste d’une structure porteuse avec des dalles et des colonnes en béton. Il s’agit d’un projet ouvert qui peut être adapté sans trop de soucis si la commune le souhaite, explique Evert Crols, chef d’entreprise de B-architecten. La façade extérieure est emballée avec une couche isolante épaisse (40 cm) et revêtue de bois. Le bois n’était pas seulement un matériau intéressant en raison des avantages écologiques, mais le poids jouait également un rôle important. L’immeuble repose d’un côté sur des poteaux. C’est la raison pour laquelle nous étions à la recherche d’un matériau léger pour maintenir le poids le plus bas possible.
Façade en bois
Le système de façade est entièrement composé de bois. Le système à cassettes préfabriquées en OSB est insufflée de flocons de cellulose. La structure en bois a par contre été montée. Pour le revêtement de façade, nous avons opté pour le pin thermo-traité amélioré (Thermowood), dit Liesbeth Storkebaum. L’empreinte écologique est faible puisqu’il s’agit d’une essence européenne. Grâce au durcissement thermique, le bois devient plus solide, plus dur et plus résistant. Afin de garantir une décoloration uniforme du bois, les planches de façade ont d’ailleurs été pré-grisées.
Durabilité
Les matériaux utilisés ont tous été choisis en fonction de leur bilan environnemental. Pour l’intérieur comme pour l’extérieur, notre préférence se portait sur des matériaux faciles d’entretien et écoresponsables. C’est pourquoi nous avons choisi le bois résineux, dit Liesbeth Storkebaum. Le revêtement de façade ne requiert aucun entretien dans l’avenir. Le bois continue bien évidemment à grisonner. En raison de la durabilité, nous avons choisi une essence tropicale (Paraju) labellisé FSC pour les sols des terrasses. La classe de dureté souhaitée est introuvable en bois résineux. Nous avons à cette occasion choisi du bois issu de gestion forestière durable.
Menuiserie intérieure
Du bois résineux et du contreplaqué ont été utilisés pour les cloisons intérieures et les meubles de la crèche. Nous aimons travailler avec des matériaux structurés. Nous regardons au premier abord le dessin du bois et le rayonnement qu’il donne. C’est pourquoi nous ne peignons pas le bois ; nous le vernissons tout simplement.
Résistance au feu
‘Une façade en bois, est-elle sûre ?’ entendons-nous souvent. C’était notre plus grand défi, dit Evert Crols. L’immeuble devait naturellement répondre aux normes incendie. Le revêtement de façade en bois avait été traité afin d’obtenir les bonnes classifications et dispose d’une heure de résistance au feu.
Antennes paraboliques
Beaucoup de personnes n’ont pas encore l’habitude de vivre dans une habitation passive. Les nouveaux occupants ont reçu un manuel sur le mode de vie dans l’immeuble. Il est par exemple important de ne pas percer les façades extérieures avec des vis pour éviter que l’étanchéité à l’air soit perturbée. Le maître d’ouvrage a réfléchi proactivement et a prévu la possibilité de placer des antennes paraboliques sur le toit. Nous évitons ainsi que les gens percent des trous dans la façade et les occupants peuvent profiter davantage de leurs terrasses.
Essences utilisées
– Revêtement de façade: bois de pin Thermowood (Finnforest)
– Menuiserie extérieure passive : Accoya, liège, bois de pin (Ewitherm)
– Cassettes de façade en bois : panneaux OSB (Jonckheere Wood)
– Terrasses : Paraju, essence tropicale de classe I, labellisé FSC
– Cloisons intérieures et meubles : bois résineux et contreplaqué, labellisé FSC
Projet : B-architecten, www.b-architecten.be
Maître d’ouvrage: Commune de Molenbeek-Saint-Jean
Bureaux d’étude : Mouton (studieburomouton.be) & Gebotec (www.gebotec.be)
Coordination générale : Liesbeth Storkebaum
Entrepreneur : Gillion Construct sa (www.gillion.be)
Jardinier paysagiste : Fondu Landscape Architects (www.f-la.be)
Année de réalisation : 2011
Prix/m² : 1500 €/m² (hors subsides)
Habitat groupé à Hévillers
5 maisons passives en ossature bois
Un projet d’habitat groupé n’est pas une solution de facilité car la solidarité doit être présente à tous les stades, depuis la conception jusqu’à la réalisation et ensuite la vie de tous les jours. Michel Toussaint et Christophe De Nys, architectes des cinq habitations unifamiliales du projet d’Hévillers, nous commentent l’expérience de la construction de ces cinq maisons passives en bois.
A l’origine du projet, cinq familles dans des tranches de vie différentes. Cinq rêves d’une vie différente basée sur une dimension sociale forte. Mais pour tous, un point commun, une réelle préoccupation de concevoir un habitat durable. L’approche écologique des maîtres d’ouvrage correspondait à notre vision, explique Michel Toussaint, du bureau d?architecture Regards Croisés. Trois des cinq familles avaient exprimé le souhait de travailler avec du bois et deux familles souhaitaient un habitat passif. L’ossature bois était dès lors une évidence.
Un bâti varié
Pour combiner les volontés de chacun – comme disposer les cinq logements côte à côte en les ouvrant de manière équivalente sur le sud et le jardin privé – tout en tenant compte des contraintes du terrain, relativement étroit pour une telle conception, l’architecte a produit une construction plus élevée que la moyenne de la région. Toutefois, pour atténuer l’effet, l’architecte a joué sur une rupture des plans de façade, des volumes de toiture et des matériaux. Cette approche lui a permis de proposer un bâti varié, à l’image des maîtres d’ouvrage, tout en répondant aux besoins en lumière naturelle et apports solaires propres à chacune des habitations passives.
Du bois un peu partout
La structure de l’ensemble du bâtiment est construite en ossature bois tandis que des solutions de type poteau-poutre ont été employées pour réaliser les grandes portées destinées aux espaces ouverts, notamment sur deux hauteurs. Tout ce qui pouvait être réalisé en bois l’a été, des planchers aux châssis en passant par l’isolation (cellulose et fibre de bois), poursuit l’architecte. Pour le bardage, nous avons opté pour du mélèze labellisé FSC traité pour favoriser un grisaillement uniforme des surfaces en bois exposées au soleil et à la pluie.
Escaliers en bois
Chaque habitation conserve toutefois ses spécificités. Ainsi, un propriétaire a voulu des parements intérieurs en bois, un autre, menuisier de formation, a réalisé lui-même son escalier. Il s’agit d’un modèle spectaculaire en chêne qui tient par encastrement et sans limon. Par rapport à un escalier classique, il a employé environ cinq fois moins de bois. Un autre propriétaire a réalisé un escalier en bois massif sans limon avec marches et contremarches de 15 cm en ‘Z’.
Isolation acoustique
La question acoustique a fait l’objet d’une importante étude, précise l’architecte de Regards Croisés. D’une part, parce que nous travaillons en ossature bois et, d’autre part, parce que les volumes intérieurs des différentes habitations sont imbriqués. Nous avons donc dédoublé les structures mitoyennes en ossature bois et réalisé des ‘boîtes’ acoustiques dans les structures porteuses en bois, avec une technique de chape sèche, pour obtenir un niveau de performance acoustique largement supérieur à celui d’une maison classique.
Gestion de la géométrie variable
Les clients ont tous participé à la construction de la maison commune. Certains clients ont réalisé une bonne partie des parachèvements intérieurs, alors qu’un membre du groupe, entrepreneur en ossature bois, a complètement construit sa propre maison. La gestion de cette géométrie variable et des spécificités d?un projet d’habitat groupé exige beaucoup plus de temps et d’implication de la part de l’architecte. Au-delà des contraintes architecturales, de la coordination du travail des sous-traitants et de la maîtrise des détails liés au système constructif, un tel projet nécessite aussi une bonne part de gestion psychologique pour maintenir en permanence l’équilibre entre le projet individuel et le projet collectif, conclut Michel Toussaint.
Plus d’informations :
Architecture : Atelier d’Architecture Regards Croisés, www.regardscroises.be
Entrepreneur général : TS Construct, www.ts-construct.be
Entrepreneur techniques spéciales : CRIC, www.cric.be
Bureau d’études techniques spéciales : Alliance Engineering, www.allianceengineering.com
Budget : +/- 1100 €/m2 HTVA
Serpentin 34
Description
Il s’agit de rentabiliser un habitat de hautes performances énergétiques et environnementales tout en restant simple et agréable à vivre. Le programme du Maître d’Ouvrage résulte entre autre du coût élevé du foncier et de son étude de faisabilité. Deux surfaces mises en location contribuent au financement du projet. L’éco-nomie-logie du projet réside déjà dans ses bases : faible occupation du territoire, densification du bâti dans un quartier qui possède de nombreux atouts en termes de mobilité et de proximité dans un tissu urbain varié.
La parcelle de 125 m2 est coincée entre une rue étroite et un intérieur d’ilot densément construit. Elle est orientée est ouest dans sa longueur.
Exiguïté et faible portance du sol ont orienté le choix de la structure vers une ossature légère en bois.
De plus, elle maintient une épaisseur relativement faible pour les parois extérieures, légèrement surdimensionnées afin d’accueillir l’isolant. Complètement désolidarisée des constructions voisines, l’ossature est posée sur un radier en béton. Ses planchers sont portés par les parois latérales et une rangée de colonnes et poutres intermédiaires en acier positionnées dans la longueur du bâtiment afin de réduire la portée et la section des gites de plancher. Ce dispositif, sans cloison structurelle, permettra l’évolution, l?adaptabilité et la reconversion des surfaces.
Le rez-de-chaussée est logiquement occupé par les fonctions ‘ publiques ‘ : espace commun, gestion des déchets, vélos, atelier bricolage, un espace équipement mis en location ou espace polyvalent à disposition des habitants. Un patio pratiqué le long du mur mitoyen orienté sud y diffuse de la lumière.
Les étages, plus lumineux, accueillent deux logements passifs disposés en gradins en suivant les profils des immeubles voisins sans encombrer la vue ni leur porter d?ombre. Les séjours sont disposés de façon à jouir de toute la largeur de la parcelle et profiter de son élargissement vers l’arrière. Celui du triplex est traversant est/ouest. Il occupe une surface complètement libre. Les baies toute hauteur, l’ouverture de la trémie d’escalier et l’interruption du plafond avant la façade arrière le dilate. De larges terrasses prolongent généreusement les espaces intérieurs. Ultérieurement, les murs mitoyens seront aménagés en surfaces végétales ou réfléchissantes comme des parties intégrantes du projet.
Programme :
-un logement trois chambres pour les propriétaires: triplex 2è, 3è et 4è étage / 185m2 / passif / terrasses 35m2 :
-un logement deux chambres: 1e étage / 97m2 / passif / terrasse 15m2 :
-communs: accès, stationnement, atelier de bricolage, gestion des déchets / rez-de-chaussée / 52m2 :
-un espace destiné à l’équipement dans un premier temps mais qui pourrait devenir un espace polyvalent à disposition des habitants : rez-de-chaussée / 60m2 / basse énergie :
-patio (terre-plein) : 13m2
Superficies:
-parcelle : 125 m2 net
-planchers (brut):
rez-de-chaussée: 112 m2
1er étage: 97 m2
2è étage: 70 m2
3è étage: 65 m2
4è étage: 50 m2
Total : 394 m2
-toiture terrasse et verdurisée : 50m2
Plus d’infos :
Atelier d’architecture FORMa* : bn@form-a.net ou www.form-a.net
Crédit photos : Georges De Kinder
Il est menuisier, elle est architecte, il est attaché à sa terre natale, elle adore la nature : ensemble, ils ont construit une maison en bordure d’un petit village ardennais et en limite de zone à bâtir. La maison est basse énergie en ossature bois sur pilotis avec un bardage mixte en terre cuite et en bois ajouré, l’unique source de chaleur est un poêle à bois principalement alimenté par les déchets de la menuiserie, l’eau de pluie est récupérée, l’épuration se fait par lagunage, le jardin est une prairie fleurie, la toiture est verte, l’eau chaude sanitaire est chauffée par le soleil, la ventilation double-flux avec récupération de chaleur est reliée à un puits canadien, l’isolation est naturelle (fibre de bois et cellulose), les vues sont cadrées… Il y fait vraiment ‘ bon vivre ‘ !
Intérêt environnemental du projet :
o Matériaux naturels (bardeaux de terre cuite, bardage en bois, bois d’ossature d’essence indigène, isolants naturels (fibres de bois, cellulose), toiture verte, panneaux OSB sans formaldéhyde, revêtement de sols en liège, peinture murale écologique, lambris et menuiseries intérieures en bois) o VMC relié à un puits canadien o Chauffage au bois avec déchets de menuiserie locale et peu de bois de chauffage local (poêle à bois de 10KW pour toute l’habitation de fabrication régionale) o Panneaux solaires thermiques o Epuration par lagunage o Citerne d’eau de pluie pour chasse d’eau et robinet extérieur o Prairie fleurie o Toiture verte o 2 douches, pas de bain o Electricité réfléchie (éclairage 24V, ampoules basse consommation et LED) o Tous les électroménagers de Classe A et mieux
Respecter le matériau, c’est aussi travailler avec du bois labellisé
Diplômé de La Cambre en design industriel, Sylvain Busine a développé une attirance toute naturelle pour le matériau bois. Non pas qu’il soit tombé dedans petit, mais presque. Découverte d’un jeune designer qui partage volontiers sa passion pour le design et le bois.
Designer, pourquoi ? Parce que j’appréciais cette manière de concevoir et d’entreprendre en tenant en compte des contraintes. C’est le propre de la création dans le design, ce n’est pas un hasard si on parle ‘ d’arts appliqués ‘, déclare-t-il.
Un bon design
A ses yeux, un bon projet est avant tout au service des autres, allie un coup de crayon reconnaissable et le respect du client, des machines, des matériaux. Pour moi, respecter le matériau, cela signifie aussi travailler avec du bois labellisé, faire attention aux colles, aux formaldéhydes,-
Attirance pour le bois
Ce n’est pas tout à fait comme Obélix, qui est tombé dedans petit, mais Sylvain a eu la chance de rencontrer une compagne qui a grandi avec le matériau bois. Forcément, quand la belle-famille possède une menuiserie, cela facilite l’accès au matériau. Cela m’a permis de mieux comprendre le bois et les machines. Nous vivons cela au quotidien et ce matériau est magique. Même si j’ai des facilités à le travailler et si la plupart de mes projets ont un rapport au bois, j’essaie de ne pas me limiter à lui seul.
Table for two
Le projet ‘table for two’ est lié à une expérience personnelle. Alors que le designer venait de déménager dans un logement trop exigu pour accueillir deux bureaux, il a imaginé et réalisé sa propre table. Un modèle destiné aux espaces de vie modernes avec un cloisonnement pour que chacun puisse disposer de son propre territoire. Du piètement jusqu’au plateau, tout se tient avec uniformité. L’entièreté est cohérente et signifiante, commente le designer. Le plateau est en stratifié (Abet Laminati) tandis que le piétement est en frêne.
Facilité d’approvisionnement
Sylvain Busine n’a pas trop éprouvé de difficultés à trouver un frêne de qualité. Les qualités du frêne peuvent être très différentes, mais nous sommes tombés sur une très belle pièce, notamment grâce à l’oeil aguerri de mon beau-père (menuiserie SMD à Schaerbeek). Je n’ai jamais eu de problème majeur à m’approvisionner en bois indigènes de qualité. Nous avons la chance de disposer de frênes, de chênes, de hêtres,- de qualité excellente en Belgique. Profitons-en et préservons nos forêts.
Toolbox pour Bosch
Pour le projet de la boîte à outils, Sylvain a été contacté par une société d’événements qui coordonnait une conférence de presse pour le compte de Bosch. L’objectif était de présenter la nouvelle gamme de machines portatives de la marque à l’aide d’un produit en bois réalisé avec ces dernières. J’ai donc dû penser un objet dont la fabrication impliquait l’utilisation d’une défonceuse, d’une scie à onglets, d’une foreuse, – L’idée de la boîte à outils a séduit. Nous en avons réalisé une quarantaine qui ont été distribuées à la presse, et l’entreprise, en quelque sorte, a acheté le modèle pour l’offrir en open source sur son site. Tout un chacun peut donc suivre les explications photographiques et tenter de réaliser sa propre boîte sur le modèle du designer.
Et les projets ?
Je planche actuellement sur un petit projet qui me tient énormément à coeur. Il s’agit de réaliser quelques objets basiques en bois comme une toupie, un robot ou un vaisseau spatial dont la réalisation expliquera le fonctionnement des machines d’une menuiserie à des enfants. La menuiserie accueillera prochainement une classe de jeunes élèves et nous voulons rendre la visite aussi didactique que possible, raconte Sylvain. La difficulté de ce projet consiste à voir avec d’autres yeux, en se mettant à la place des enfants. En tant que designer, je vois très vite la configuration d’un objet. Le tout est de prendre suffisamment de recul pour que tous les enfants puissent voir la même chose que moi et suivre l’explication et le raisonnement.
Conseil
Choisissez bien vos fournisseurs, établissez une relation de confiance avec eux et assumez votre souci de la qualité en annonçant clairement que vous êtes exigeant. Rares sont les dupes chez les professionnels. N’hésitez pas à nouer le dialogue pour pouvoir compter sur leur expérience et leur expertise.
Plus d’informations :
Sylvain Busine
+32(0)484 653 089
Conception Il s’agit d’un ensemble de logements composé d’un immeuble de 3 appartements à front de voirie et de 4 maisons unifamiliales groupées 2 par 2 à l’arrière de la parcelle. L’accès au site est réalisé via un porche passant sous une partie de l’immeuble à rue. La conception des logements et des aménagements extérieurs favorise une certaine convivialité, tout en préservant la vie privée de chaque famille. Chaque logement dispose d’une terrasse ou d’un balcon privatif orienté au Sud, ainsi qu’un jardin privatif pour les logements situés au rez-de-chaussée, également orienté au Sud. Les maisons sont groupées par deux, de façon à réaliser un compromis entre les maisons 4 façades trop peu compactes et les maisons deux façades ne bénéficiant de lumière naturelle que par l’avant et l’arrière. Cette disposition permet également l’aménagement d’une esplanade commune entre les deux groupes de maisons. Elle consiste en une zone de jeux commune et sécurisée pour les enfants mais peut également servir pour des réunions entre voisins (barbecue, etc.). Les pièces de vie et les chambres sont orientées préférentiellement au Sud pour profiter de l’ensoleillement et de la vue sur le jardin. Les espaces d’utilisation plus temporaire tels que le hall d’entrée, les wc et les salles de bain sont orientés au Nord et faiblement vitrés. Cette organisation donne aux façades Nord un aspect plutôt fermé tandis qu’à l’opposé, les façades s’ouvrent fortement vers le jardin. Chaque maison est organisée sur des demi-niveaux, de manière à suivre la pente naturelle du terrain et réduire les déplacements de terres. Le débordant de l’étage protège le rez-de-chaussée sur soleil haut et à l’étage, des screens sont installés pour les fenêtres des chambres.
Système constructif
Les parties enterrées (caves, vides ventilés) et les dalles du rez-de-chaussée sont en béton : maçonnerie et hourdis. Les parties hors sol des maisons (façades, toitures, planchers et cloisons intérieurs) sont en ossature bois. Pour l’immeuble, les parties hors sol sont en maçonnerie et hourdis, sauf la toiture et le volume au-dessus de l’accès au site qui sont en ossature bois. Les façades du rez-de-chaussée des maisons sont des ossatures d’une épaisseur de 16 cm, noyées dans 30 cm de béton de chaux-chanvre. A l’étage, les façades sont des ossatures de 22 cm isolées de cellulose, avec couche d’isolation complémentaire dans la contre-cloison. Les toitures sont également en bois, suivant un système de pannes-chevrons de 30 cm d’épaisseur et isolées avec de la cellulose.
Matériaux
Les matériaux naturels sont privilégiés : béton de chaux-chanvre, enduit à la chaux (à l’ancienne), bardage en bois non traité (épicéa thermostabilisé), châssis en bois non traité, dalle de béton lissée au rez-de-chaussée, isolation en fibres de bois, … Si les matériaux ne sont pas naturels, les produits avec label sont privilégiés : revêtements de sol et de mur en caoutchouc, peintures avec éco-label, …
Installations techniques
Les bâtiments sont chauffés via des pompes à chaleur air/eau. Celles-ci servent également à la production d’eau chaude sanitaire. Tous les logements sont équipés d’un système de ventilation mécanique double flux avec récupération de chaleur.
Gestion de l’eau
La totalité de l’eau de pluie tombant sur les toitures est récupérée pour alimenter les WC et les robinets extérieurs. Tous les revêtements des abords sont perméables afin que les eaux ne soient pas renvoyées vers les égouts. Les robinets seront à faible consommation. Un épandage au fond du terrain évacue les eaux des drains des maisons et le trop-plein de leur citerne.
Distinctions
Le projet est lauréat de l’appel à projets ‘ bâtiments exemplaires de Wallonie 2012 ‘ qui vise à mettre en avant des constructions durables à tous points de vue : minimisation des consommations d’énergie et d’eau, utilisation de matériaux écologiques, prise en compte du facteur humain et du cadre bâti, architecture de qualité, flexibilité, rentabilité, etc. Pour l’utilisation du béton de chaux-chanvre, le projet est également lauréat de l’appel à projet de l’Alliance Emploi Environnement qui vise à favoriser le développement de filières de production et de distribution de matériaux durables en Wallonie.