Le peuplier, cet arbre qui borde nos campagnes et nos cours d’eau, est une essence de bois unique. Apprécié depuis des siècles pour sa légèreté, sa souplesse et sa polyvalence, le bois de peuplier s’invite aujourd’hui dans nos maisons et nos projets de construction. Dans cet article, découvrez les nombreuses facettes de ce matériau naturel aux multiples usages et comprenez pourquoi l’essence du peuplier mérite toute notre attention. Que l’on soit professionnel ou simplement curieux, plongez dans l’univers du peuplier et laissez-vous surprendre par ses nombreuses qualités.
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Depuis le lambris intérieur, le mobilier, vos caisses de rangement jusqu’au bardage extérieur lorsqu’il est thermotraité ou vos structures de bâtiments, le peuplier vous ravira. Et pour cause :
L’espèce du peuplier belge, un bois aux multiples vertus souvent méconnu mais pourtant fascinant : Soyez créatifs avec le peuplier !
Le nom « Peuplier » pourrait provenir du latin populus qui signifie peuple car on le plantait dans des lieux de rassemblement public. En tant qu’arbre du peuple, il était souvent choisi comme arbre de la Liberté au terme de révolution.
Mais le nom pourrait venir du grec pappalein signifiant agité, secoué par le vent ce qui lui sied parfaitement.
Le genre Populus compte 39 espèces et appartient à la famille des Salicacées. A l’état naturel, les peupliers sont surtout présents dans les régions boréales et tempérées de l’hémisphère nord. L’Europe occidentale compte cinq espèces pures dont le populus tremula, le populus nigra et le populus alba. Le populus tremuloïdes, le populus deltoïdes et le populus trichocarpa grandissent en Amérique du Nord.
Il existe en outre de nombreuses espèces cultivées. La cellule de recherche de l’Union Allumettière à Gramont a entamé en 1948 des programmes d’amélioration et d’hybridation des peupliers. Une sélection méthodique a conduit à des espèces hybrides qui se propagent très facilement par bouturage. Grâce à ces travaux, ce sont les variétés que nous connaissons aujourd’hui dans nos régions.
Le croisement interspécifique a augmenté la vigueur des espèces hybrides qui ont alors supplanté les espèces pures. Les cultivars représentent actuellement l’essentiel de la production.
Les principales espèces hybrides sont :
Tout d’abord, il faut savoir qu’auparavant les peupliers ne poussaient que dans les vallées alluviennes. Cependant, la grande variété de cultivars se développe aujourd’hui dans les stations en plaine, sur plateaux ou en bas de pente. Afin de favoriser sa croissance, le sol doit contenir une réserve hydrique suffisante et le substrat ne doit pas être compacté ou asphyxiant. Le peuplier n’est pas exigeant en ce qui concerne la fertilité du sol. Il s’agit d’une espèce claire qui s’accommode mal des versants ombragés et de la concurrence entre les arbres. Certains cultivars sont en outre sensibles à la gélivure.
Le peuplier joue un rôle important pour la valorisation de terrains agricoles ou de friches. Sa vitesse de croissance, les courtes révolutions, la qualité des billes obtenues et des frais d’exploitation faibles ont joué en sa faveur par rapport aux essences communément plantées en sylviculture classique. Les peupliers ont également un intérêt paysager important. Ils rompent en effet la monotonie des grandes plaines et brisent les vents violents.
Les peupliers ont une croissance rapide. En effet, ils atteignent parfois plus de 40 mètres de hauteur, avec un diamètre de plus de 3 mètres. Le terme d’exploitabilité est généralement de 40 ans pour les anciens cultivars et de 20 ans pour les plus récents. Dans le cas du peuplier, le tronc est généralement droit et la pratique de l’élagage artificiel sur une hauteur de 8 à 10 mètres assure la présence de bois sans nœud.
Le déséquilibre de la morphologie de l’arbre provoque une formation importante de bois de tension. Cette réaction présente des inconvénients : un niveau anormalement élevé de contraintes de croissance, des fentes, des déformations, un aspect pelucheux des surfaces, des ondulations et des fentes dans les feuilles de déroulage. La présence de bois de tension s’accompagne généralement d’une position excentrée de la moelle dans la grume. Certains cultivars contiennent un nombre important de bourgeons dormants qui forment de petites taches à la surface des feuilles de déroulage. Elles sont cependant parfois recherchées pour leur intérêt esthétique.
Le peuplier présente une structure homogène et un fil généralement droit. Le bois est tendre et léger à grain fin. Les cernes d’accroissement dépassent fréquemment 2 cm de large pour les nouveaux cultivars. De nombreux petits vaisseaux sont répartis régulièrement sur toute la largeur du cerne. Le tissu de soutien se compose de fibres de 1,5 mm, une dimension relativement longue pour une feuille feuillue. Il assure la rigidité de l’arbre. Le bois compte de nombreux rayons fins invisibles à l’œil nu.
Le duramen est blanc à blanc jaunâtre, légèrement lustré. L’aubier n’est pas distinct. Les peupliers présentent souvent un faux-cœur : une coloration brune à gris verdâtre avec des veines noirâtres dans la partie centrale. Cette coloration relativement marquée à l’état frais s’atténue au séchage. Pour les utilisations dans lesquelles l’esthétique est importante, la présence d’un faux-cœur déprécie cependant considérablement la valeur du bois.
La norme européenne NBN EN 1316-2 régit depuis 1997 le classement qualificatif du peuplier. Elle s’applique à tous les cultivars commercialisés et distingue trois classes de qualité. Le score du bois selon certains critères comme la présence de fentes ou les dimensions du tronc détermine la classe de qualité du bois.
Le duramen et l’aubier ne sont pas durables (classe de durabilité naturelle V) et sont sensibles au bleuissement.
Bien que le peuplier frais contienne beaucoup d’humidité, le séchage à l’air libre est aisé. Pour les planches de 27 mm, deux à trois mois suffisent généralement en fonction de la saison. En séchage artificiel, il est possible de ramener l’humidité du bois à 8-10 % en 5 jours pour des planches de 28 mm d’épaisseur et en 8 jours pour les plateaux de 50 mm. Une augmentation progressive de la température permet d’éviter les fentes de séchage et une humidité relative de l’air élevée en début de séchage permet d’éviter une cémentation en surface du bois et l’apparition de poches d’eau.
L’odeur du peuplier frais est caractéristique et relativement désagréable. Mais elle disparaît complètement au séchage.
Le peuplier est généralement facile à usiner. Seule la présence de bois de tension provoque parfois la formation de surfaces pelucheuses au sciage qui peuvent causer un échauffement de la lame. Un avoyage important de la denture du ruban de scie est donc conseillé.
Le collage du peuplier est aisé. La viscosité de la colle doit cependant être adaptée à la capacité d’absorption du bois. Les poches d’eau peuvent compliquer le collage.
Il est assez difficile d’obtenir de belles surfaces en peuplier à la ponceuse. Un ponçage final à la main est souvent nécessaire. Peinture et vernissage ne posent aucun problème si on prend soin d’effectuer un égrenage après la première couche. Des variations de teinte peuvent apparaître dans le cas d’une application de teinture en raison de différences d’absorption.
Le clouage, l’agrafage et le vissage ne posent aucun problème.
Le peuplier utilisé en charpenterie doit tout d’abord subir un traitement de préservation selon le procédé A2.1.
Sur commande, le peuplier peut être obtenu dans des dimensions variées.
Masse volumique moyenne* | De 300 à 520 kg/m³ | |
Retrait radial | De 60 à 30 % h.r.** | 0,6 % |
De 90 à 60 % h.r.** | 0,7 % | |
Retrait tangentiel | De 60 à 30 % h.r.** | 1,4 % |
De 90 à 60 % h.r.** | 1,9 % | |
Mouvement | De 60 à 30 % h.r.** | 2 % |
De 90 à 60 % h.r.** | 2,6 % | |
Teneur en eau des grumes | De 100 à >250 % | |
Conductivité thermique | 0,12 à 0,13 W/mK | |
Acidité | 5,8 pH (de la solution aqueuse) | |
Dureté (Brinell) | 10-15 MPa | |
Résistance à la compression axiale | 29-37 MPa | |
Résistance à la flexion statique | 45-76 MPa | |
Résistance à la flexion dynamique | 3,8-4,9 Nm/cm² | |
Module d’élasticité | De 6 500 à 11 300 N/mm² | |
Résistance au cisaillement longitudinal | 5-7 MPa | |
Résistance à la traction – parallèle aux fibres | 1,8-2,4 MPa | |
Résistance au fendage | 10-15 N/mm |
* à 15 % d’humidité du bois / ** humidité relative de l’air